800 000 Gabonais sous le seuil de pauvreté ?

La moitié de la population gabonaise vivrait-elle avec moins de 80 000 francs par mois ? Les chiffres avancés conjointement par le gouvernement et le patronat font froids dans le dos et laissent planer un doute sur leurs authenticités, à tel enseigne, qu’on évoque des possibles cas de fraudes massives dans ce fichier.

Pour le vice-premier ministre en charge de la Prévoyance sociale, il faut impérativement faire un audit pour savoir si ces chiffres sont exactes et comment expliquer que malgré les budgets mis en place chaque année, le nombre de Gabonais économiquement faible puisse augmenter aussi rapidement.

En 2015, le nombre de GEF recensé était officiellement de 550 000. En 2016, il devrait augmenter de… 250 000 «  nouveaux adhérents » ! Une aberration selon le gouvernement.

«  Il faut absolument les identifier et faire un audit pour lutter contre la fraude. Il faut que l’on ait un suivi et une traçabilité de ces compatriotes. Car je suis sûr que ce chiffre peut-être réduit d’au moins 1/3 », a lâché Paul Biyoghé Mba. Car le débat ici repose sur leur prise en charge au niveau de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS).

Déjà asphyxié financièrement en raison des impayés de l’Etat, les entreprises vont-elle dépenser davantage pour assurer la couverture sociale et médicale de ces « GEF fictifs » ?

En effet, le Régime obligatoire d’assurance maladie (ROAM) est assuré aujourd’hui grâce à la contribution des 4 opérateurs de téléphonie mobile qui consacre 10 % de leurs chiffres d’affaires. Mais en réalité, seuls deux opérateurs, Airtel Gabon et Gabon Télecom, y souscrivent régulièrement à raison de 15 milliards de francs, en moyenne, par an.

Une injustice, souligne la Confédération patronale gabonaise (CPG), car faut-il le rappeller, le secteur de la téléphonie mobile est la branche de l’économie la plus taxée (30,8 %) contre 27 % pour les services pétroliers.

Toutefois, le gouvernement et le patronat sont tombés d’accord pour l’élargissement de la ROAM à l’ensemble des autres secteurs d’activités.

« En échos aux préoccupations de vos adhérents du compartiment de l’économie numérique, le gouvernement vous propose l’élargissement de la ROAM à l’ensemble des opérateurs économiques. Bien entendu, une telle mesure doit s’accompagner du renforcement de la gouvernance de la CNAMGS et des efforts accrus de contrôle des bénéficiaires et d’adaptation du fichier y relatif, ainsi que des dépenses de prestations de santé par un organe indépendant », a indiqué le Premier ministre, Daniel Ona Ondo.

Mais la véritable pomme de discorde repose sur le taux appliqué aux entreprises sur la nouvelle contribution.

Le gouvernement propose le chiffre de 1% imposé sur le chiffre d’affaires alors que le patronat campe sur 0,2 %.

Des discussions devraient être engagées, cette semaine, afin de trouver très vite un consensus.

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La Redaction

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