Entretien exclusif : « Nous subissons des contrôles intempestifs ! » (Jocelyne Halajko)

DIG/ Dans cet entretien exclusif accordé à la rédaction de Direct Infos, la présidente du « Club Tourisme de Libreville », Jocelyne Halajko, reste très sceptique quant aux mesures de relance du secteur touristique annoncées par le gouvernement.

****************************

Direct Infos : Le gouvernement vient d’autoriser la réouverture des restaurants après 7 mois de fermeture face à la Covid-19. Quelle est la situation du tourisme aujourd’hui ?

Jocelyne Halajko : Dix jours après l’entrée en vigueur des nouvelles mesures d’assouplissement des mesures sanitaires, le point sur la situation du secteur du Tourisme aujourd’hui n’est pas glorieux !

En effet, les opérateurs privés sont particulièrement touchés par les répercussions des mesures sanitaires contre la Cocid-19.

Conscients que la prévention est la meilleure solution retenue par le gouvernement pour éviter la propagation du virus, nous sommes toujours dans l’attente de l’accompagnement prévu au début de la pandémie.

Depuis lors, aucun soutien dans les salaires, dans les loyers. On ne peut pas occulter les 7 premiers mois sans chiffre d’affaires.

Après 10 jours de reprise des activités, comment vont les affaires ?

Depuis le 30 octobre, c’est compliqué ! Les visas ne sont toujours pas accordés ; les hôtels sont toujours vides ; les salles fermées (quelle que soit leur surface) ne peuvent recevoir que 30 personnes. Qui se marie à Libreville avec 30 personnes ? Il y a  les tests obligatoires à faire 2 fois par mois pour tout notre personnel.

Les files d’attente et les conditions tarifaires au laboratoire Gahouma sont telles que nous refusons d’y envoyer nos employés. Trop de risques, trop de monde, trop de temps. Il faut perdre 2 journées de travail par mois et par employé. Trop d’argent,  5000FCFA X 2 par employé. Nous attendons la mise en place des brigades spéciales pour notre secteur comme annoncée.

Nous subissons des contrôles intempestifs. Nous ne refusons pas les contrôles mais pas sur des choses qui n’ont pas lieu d’être aujourd’hui.

Les différents organismes doivent être conscients de la précarité de notre secteur.

Croyez-vous, comme le gouvernement, que le secteur touristique peut participer à la relance de l’économie ?

L’économie en général ne favorise pas la relance. Les gens dépensent moins. Ils ont peur du lendemain.

Alors, aller au restaurant ou se balader à l’intérieur du pays n’est pas une priorité face à la rentrée scolaire et autre.

Les hôtels, les restaurants, les agences de voyages, les centres de loisirs, etc., nous sommes tous des opérateurs du tourisme. Ne détruisons pas les fondations du tourisme actuel au Gabon alors que c’est un vecteur prioritaire de l’économie du Gabon de demain pour le chef de l’Etat.

*********************

 

apropos de l auteur

La Redaction

Laisser un commentaire