Exclusif : « Le secteur pétrolier gabonais dispose encore d’un potentiel certain » (Mays Mouissi) (2e partie)

DIG/ Dans la seconde partie (et fin) de cet entretien, l’analyste économique, Mays Mouissi, commente la dernière actualité liée à la nouvelle vague de cessions d’actifs de Total Gabon et de l’attrait du secteur pétrolier gabonais.

Entretien

Direct Infos : Après déjà plusieurs cessions d’actifs à Assala, Total Gabon a annoncé, la cession de l’emblématique Cap Lopez et de 7 champs matures à Pérenco. Pensez-vous que le Groupe Total va définitivement quitter le Gabon ?

Mays Mouissi : Je l’ignore. Ce que j’observe c’est que le Groupe Total est engagé depuis quelques années dans une stratégie de rationnement des coûts qui se traduit par un désengagement des champs matures dans certains pays ou par le report de certains projets.

A mon avis, les cessions d’actifs du Groupe Total au Gabon rentrent dans ce cadre.

Après le départ de Shell Gabon et le recentrage progressif des activités de Total Gabon, pensez-vous que l’environnement pétrolier gabonais est de moins en moins attractif ?

Les spécialistes du secteur s’accordent pour dire que le secteur pétrolier gabonais dispose encore d’un potentiel certain.

Ce qui peut le rendre moins attractif, ce sont les normes et politiques qui l’encadrent.

A titre d’exemple, la loi 11/2014 portant réglementation du secteur des Hydrocarbures fut une véritable catastrophe pour notre pays puisqu’elle a découragé tout investissement majeur dans le secteur pendant plus de 6 ans.

Face à ce désastre le parlement a adopté un nouveau texte, la loi 02/2019 du 19 juillet 2019, qui comporte moins de restrictions pour les investisseurs.

La Covid-19 est arrivée quand des investisseurs étrangers commençaient à nouveau s’intéresser aux blocs pétroliers offshore mis en vente par le Gabon. Il faut cependant rappeler qu’un point d’inquiétude majeur mine l’attractivité du secteur pétrolier aujourd’hui. Il s’agit de la réglementation CEMAC sur les devises et ses restrictions. Sur ce point, la Banque centrale devrait mieux entendre les récriminations des pétroliers.

En cas de maintien d’un baril de pétrole à moins de 50 dollars, quelles peuvent être les conséquences  directes sur l’Economie gabonaise ?

Pour faire court, plus les prix du baril sont faibles, moins l’Etat dispose de ressources, moins il peut investir et moins il peut redistribuer. Pour éviter de se poser cette question à chaque crise, il faut véritablement diversifier l’économie gabonaise ainsi que les sources de revenus de l’Etat.

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Entretien réalisé par la rédaction de Direct Infos

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