L’Affaire « Mborantsuo » divise le pouvoir et l’opposition

DIG/ Selon des informations exclusives du «Canard enchaîné» et de RFI, Marie Madeleine Mborantsuo serait dans le viseur du Parquet financier de Paris depuis trois ans.

La présidente de la Cour constitutionnelle est, en effet, soupçonnée de détournements de fonds publics et blanchiment en bande organisée.

D’après nos confrères, des sommes importantes ont été saisies en liquide en France ou sur des comptes bancaires à Monaco.

L’opposition est déjà monté au créneau en voyant  dans cette affaire une preuve de la partialité de cette institution qui avait confirmé l’an dernier, la victoire contestée du président Ali Bongo Ondimba.

« A ce que je sache les salaires d’un président de la Cour constitutionnelle pendant trente ans ne peuvent pas justifier l’accumulation d’un tel patrimoine. Ça vient confirmer en fait ce qu’on a toujours dit, c’est-à-dire qu’on avait un régime ou un pouvoir de prédation des ressources publiques. Et quand on voit les montants qui sont évoqués, on se rend bien compte que cette prédation concerne ceux qui sont à la tête des institutions et on comprend mieux pourquoi ces institutions prennent souvent les décisions iniques. La Cour constitutionnelle ne prononçait pas ses décisions en droit, elle les prononçait en opportunité et en défense de ses intérêts ! On ne peut rien attendre de cette Cour constitutionnelle, ni de la personne qui la dirige. Donc on ne va même pas perdre notre temps à demander sa démission. Ce sont les gens dignes qui démissionnent ! » , a expliqué à RFI Jean Gaspard Ntoutoume Ayi, porte-parole de la coalition d’opposition autour de Jean Ping.

Si l’opposition se dit donc confortée dans ses critiques de la Cour constitutionnelle, considérée comme partiale et corrompue, le pouvoir lui conteste la légitimité de l’enquête menée en France.

« Les enquêteurs français n’ont pas d’autre chose à faire que d’enquêter sur la vie des personnalités politiques gabonaises ? Je leur conseillerais plutôt, aux enquêteurs français, de s’intéresser d’avantage à ce qui se passe en France. Je ne pense pas qu’il est sage de voir les juges d’un pays s’intéresser aux faits, s’ils sont avérés, et qui se sont déroulés dans un autre pays. Je pense que la compétence territoriale doit être la règle de base pour apprécier l’étendue des compétences des juridictions de nos pays », a indiqué, pour sa part, le Premier ministre Emmanuel Issozet Ngondet

 

(Source : RFI)

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La Redaction

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