» Il n’y a aucune information officielle sur le rachat de la BICIG par notre groupe »

Entretien avec le directeur général de l’Union gabonaise de banque (UGB) Abdelaziz Yaaqoubi.

Au plus fort des rumeurs sur un éventuel rachat des filiales africaines du français BNP Paribas par le groupe Marocain Attijariwafa Bank, le directeur général de l’Union gabonaise de banque dément cette information dans un entretien accordé au quotidien l’Union.

 

Monsieur le Directeur général, des rumeurs de plus en plus persistantes font état d’un rachat imminent des filiales africaines du français BNP Paribas par le groupe bancaire marocain Attijariwafa Bank. En d’autres termes l’UBG pourrait absorber la BICIG. Confirmez-vous ces informations ?

 Abdelaziz Yaaqoubi : Il n’y a aucune information officielle qui précise d’un rapprochement ou d’un rachat de la BICIG par notre groupe. Effectivement, il y a beaucoup de journaux qui ont parlé de cette opération. D’autres ont même mentionné le rachat des filiales de BNP Paribas par d’autres banques. Mais comme je vous l’ai dit,  aujourd’hui, il n ya aucune information officielle à ce sujet.

Mais selon nos informations, votre groupe a, tout de même,  effectué un rapprochement avec BNP Paribas ?

Notre groupe travaille avec l’ensemble des banques au niveau mondial. Mais sur ce sujet-là, rien n’a été défini qui fait l’objet d’une information officielle ou acté. D’autant plus, que c’est quelque chose qui est très peu probable que notre groupe achète une autre banque au Gabon pour le moment. Nous ne voyons aucun intérêt.

Soit ! La crise pétrolière et minière  frappe actuellement tous les secteurs de l’économie nationale. Quel a été son impact sur les activités de l’Union gabonaise de banque en 2015 ? Vos résultats ont-ils été conformes à vos prévisions ? Etes-vous satisfaits de votre bilan ?

Au niveau du pays, il y a des potentialités assez intéressantes dans d’autres secteurs d’activités. Nous savons que le Gabon a entrepris un virage pour diversifier son économie. De ce fait, l’Union gabonaise de Banque  s’inscrit totalement dans ce cadre là, et accompagne les différents secteurs d’activités. Pour répondre au deuxième volet de votre question, en 2015, l’UGB a vu l’évolution de ses crédits à l’investissement évoluer de 40%. Et le total des crédits à l’économie de 20% !

Globalement,  nous pouvons donc dire que l’exercice 2015 a été satisfaisant…

Oui ! Globalement l’exercice 2015 a été satisfaisant pour notre activité bancaire.

Le gouvernement a instauré, en fin d’année 2015, un nouveau dispositif qui permet désormais aux fonctionnaires de contracter des crédits auprès de l’Etat à hauteur maximum de 10 millions de francs, remboursable sans intérêts. N’est-ce pas une forme de concurrence déloyale auprès des banques ? En tant que banquier, quel commentaire faites-vous sur cette décision ?

C’est un choix que l’Etat a accordé aux fonctionnaires gabonais. Nous ne voulons pas faire de commentaires à ce sujet. Bien entendu, c’est un manque à gagner pour les banques qui auraient pu accorder ces crédits aux fonctionnaires. Mais nous faisons avec. Il n y a rien à redire à ce sujet.

La BEAC vient d’annoncer qu’elle va injecter entre 500 et 600 milliards de francs dans les banques de la sous-région pour soutenir l’économie sous-régionale fortement impactée par la baisse des prix du pétrole. L’UGB va-t-elle solliciterces fonds ?

Ecoutez, je vous ai expliqué que l’UGB a fait des progressions importantes en termes de crédits. L’un des points importants, c’est que nous avons commencé à faire du refinancement pour certains de nos actifs auprès de l’Etat. Nous donnons certains avoirs en garantie, et la BEAC nous refinance en fonction de nos besoins.

Plusieurs de vos clients constatent et se plaignent que la plupart de vos guichets automatiques sont faiblement approvisionnés chaque fin de mois, pour ne pas dire plantés. A quoi est dû ce problème qui semble davantage concerner l’UGB ?

Nos guichets ne sont pas mal approvisionnés en fin de mois. Nous constatons simplement que nous avons une forte affluence lors de cette période. Mais nous avons également une forte mobilisation de nos équipes. A partir de la mise en place de la paie des fonctionnaires, il y a une vigilance encore plus importante en termes d’approvisionnement de nos GAB en cash. Il arrive parfois les weekends que les montants injectés dans les GABS soient totalement utilisés par nos clients. Cela ne veut pas dire qu’ils sont sous-approvisionnés. Au contraire, nous les approvisionnons pour satisfaire au maximun nos clients.

Donc il n’y a aucun problème technique, vous rassurez vos clients ?

Nous sommes entrain de changer notre système monétique à notre niveau. Il faut donc savoir que cette phase de changement a connu quelques perturbations, pendant quelques jours. Il y a de cela 2 à 3 semaines. Toutefois, nous rassurons nos clients de la stabilisation de la situation. Notre objectif est d’apporter de nouveaux services à nos clients.

Quelles sont les perspectives de l’UGB pour l’année 2016 ?

Pour l’année 2016, nous continuons les activités entamées en 2015, c’es-à-dire accompagner nos clients dans leurs investissements. Nous continuons également à encourager les prêts immobiliers acquérereurs pour les Gabonais. Notamment,  dans le cadre des logements réalisés soit par la SNLS soit par la SNI. Nous suivons de très près ces programmes car  nous estimons que l’accès à la propriété crée un enrichissement pour le citoyen.

Votre mot de fin…

De plus en plus, on parle de la crise économique, du fait de la chute du baril de pétrole. De notre point de vue,  c’est le moment pour le Gabon d’accélérer la diversification de son économie. Et c’est quelque chose qui ne peut être que salutaire pour le pays à court, moyen et à long terme. Il y a beaucoup d’opportunités dans le pays. Nous devons les saisir et  travailler pour atteindre un niveau de développement considérable, que se soit dans l’industrie, la logistique, l’agriculture, le tourisme etc. A l’UGB, nous avons déjà effectué plusieurs financements dans divers secteurs d’activités.

apropos de l auteur

La Redaction

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