Plan de relance économique 2017-2019 : Un bilan médiocre selon l’économiste Mays Mouissi

DIG/ L’économiste Mays Mouissi et le juriste et fondateur du site Gabon Média Time  Harold Leckat ont animé, le 10 août 2019 à Libreville, une conférence-débat sur le thème : « Plan de relance de l’économie 2017-2019 : quel bilan ? »

Le Plan de relance économique (PRE) 2017-2019 est la stratégie triennale imaginée par le gouvernement pour sortir le Gabon de la crise économique et sociale à laquelle il fait face depuis 2015.

Cette crise économique est la conséquence de la baisse des cours du pétrole intervenue dès le 4e trimestre de l’année 2014, mais aussi de la faible diversification de la base productive et de la dépendance de l’économie nationale au secteur pétrolier.

Ledit PRE se déclinait en 11 objectifs à atteindre durant les 3 ans d’exercice. Il s’agissait notamment de ramener le déficit budgétaire à un niveau inférieur à 3% du PIB ; de passer de 12,5 % 16,3 % de recettes hors-pétrole ; de ramener la dette publique en dessous de 40 % du PIB ; de porter le taux de croissance du PIB à 5 % ; de créer au moins 30 000 emplois dans le secteur privé durant la période ciblée ; de renouer avec le solde positif de la balance des paiements ; de renforcer la compétitivité des filières « moteurs de croissance » ; de réduire de 100 000 le nombre des Gabonais économiquement faibles ; de construire plus de 160 salles de classe ; de réhabiliter les 3 universités publiques et la mise en service de 10 CFP et de garantir la continuité de l’approvisionnement en eau et en électricité.

Selon Mays Mouissi, « ce plan de relance de l’économie n’a été que très partiellement réalisé ; à un niveau inférieur à 20 %. La grande majorité des objectifs qui ont été énumérés dans ce plan ont été soit partiellement atteints, soit pas du tout atteints.

On avait promis un niveau de croissance de l’ordre de 5% en 2019, mais il n’est que de 2%. On avait prévu la création de 30.000 emplois dans le secteur privé entre 2017 et 2019, mais on en est qu’à moins de 4 000.

On a prévu la réhabilitation des trois universités publiques, mais rien n’a été fait ».

L’économiste pointe du doigt la baisse lente mais continue de la production pétrolière nationale ; l’accroissement de la dette publique, du service de la dette et la réduction de l’investissement public mais aussi et surtout la gestion peu orthodoxe et opaque des ressources publiques particulièrement abondantes entre 2009-2016.

« Le gouvernement a fait une mauvaise gestion de l’endettement public depuis 2009. A cette date, le niveau d’endettement du Gabon était de l’ordre de 1 300 milliards de FCFA.

Aujourd’hui, le stock de dette se trouve à près de 5 200 milliards de nos francs. La grande difficulté est que c’est de la mauvaise dette car la plupart des projets réalisés avec cette manne ne sont pas visibles.

Il faut ajouter à cela de mauvais choix d’investissements comme les deux CAN que nous avons organisées, des projets financés mais qui n’ont jamais été réalisés et de nombreux détournements de fonds publics », a souligné Mays Mouissi.

 

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La Redaction

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