Sogatra, proche du dépôt de bilan

Dette abyssale, arriérés dans les cotisations sociales, budget 2016 réduit de moitié, parc automobile vieillissant, explosion de la masse salariale…la Société gabonaise de transport se rapproche, si rien n’est fait, du dépôt de bilan, prévient sa direction générale.

Le directeur général de la Société gabonaise de Transport (Sogatra) Patrick Assele Ondziani a animé le 5 avril dernier au siège de l’entreprise, un atelier-débat sur le thème « La Sogatra aujourd’hui et demain ».

Cette réunion a permis à la direction générale de faire un bilan du fonctionnement actuel  de l’entreprise et de donner des perspectives quant à son avenir qui paraît plus qu’incertain.

« La Sogatra est sans conteste un outil de développement sur les plans social, économique et humain. Donnons-lui alors les moyens dont elle a besoin pour vivre en bonne santé », a déclaré, d’emblée, le directeur général de la Sogatra, Patrick Assele Ondziani dans son propos introductif.

Des paroles qui définissent déjà l’état de la société qui semble être au bord de la faillite. En effet, cette rencontre avec la presse a consisté à communiquer sur l’état de santé de la société au moment où un nouveau management s’installe.

La direction a fait un audit de l’utilisation de la subvention versée pour l’exercice budgétaire de l’année 2015, suite à la demande de la direction générale du Budget et des Finances Publiques (DGBFiP). Laquelle avait instruit la direction des Audits et de la Lutte Anti-Fraude (DALAF) de mener une analyse sur l’utilisation de la subvention allouée à la Sogatra.

L’élément générateur a été la demande d’une rallonge budgétaire pour couvrir les salaires du quatrième trimestre 2015, traduisant ainsi la fluctuation constante de la masse salariale d’année en année, et donc l’augmentation du besoin de subvention.

Suite à cette étude, on peut dire que la situation de la Sogatra en décembre 2015 présente  plusieurs anomalies à tous les niveaux. Notamment, la non-disponibilité du fichier de calcul des congés payés, l’écart de 53,7 millions de francs entre les cotisations dues et leur prise en compte dans le livre de paie,  la hausse de la dette envers les organismes sociaux pour 934 millions de francs, la non actualisation du calculs des Indemnités de services rendus (ISR), ou encore la double rémunération d’une trentaine d’agent.

Mais des irrégularités ont aussi été observées sur les comptes des fournisseurs, une insuffisance des procédures d’achats, des écarts de 263 millions de francs entre les recettes reversées par les départements et les recettes en caisse, l’absence de contrats formalisés ni avec les constructeurs (SAV) ni avec les garages retenus.

Autant de maux qui peuvent entraîner l’entreprise à la banqueroute dans les prochains jours si rien n’ait fait, prévient la direction générale de l’entreprise.

 

***************************************************************************

 Petit angle

 Comment éviter le pire ?

La Sogatra est lourdement endettée. Pire avec la baisse des recettes de l’Etat, la subvention d’exploitation votée au budget de l’Etat au titre de l’exercice 2016 a été quasiment réduit de moitié à près de 3,8 milliards contre 6,8 milliards en 2015. La direction dit  ne pas pouvoir couvrir la totalité de ses salaires et charges de l’entreprise, estimés à 6,6 milliards pour l’année 2016.

Face à cette situation, la direction générale a proposé un plan d’action défini en trois principaux axes : la réhabilitation, l’amélioration et l’optimisation.

Sur le premier point, notamment la réhabilitation, elle concerne les actions immédiates prises conformément aux recommandations de la mission d’audit. Les actions immédiates seraient la création du département des approvisionnements, la maitrise de masse salariale en supprimant ou en diminuant certaines indemnités et primes.

Pour le deuxième point, l’amélioration concerne les actions à court terme envisagées dans une période de 3 à 8 mois.

A la lumière du rapport d’audit, il faudra,  entre autres,  procéder à la réhabilitation de 50 bus et 30 taxis, lancer la ligne Libreville-Makokou; Libreville – Oyem-Bitam.

Sur l’optimisation qui est le dernier axe, les actions à moyen terme sont une étude conceptuelle et de construction d’une gare routière Sogatra sur la route nationale 1 en accord avec l’ANGTI et une étude conceptuelle et la construction de la base d’Angondjé.

 

 

apropos de l auteur

La Redaction

Laisser un commentaire