Le Gabon est considéré comme étant la 9e économie la plus compétitive d’Afrique, selon le dernier rapport 2015 du World Economic Forum (WEF).
L’économie gabonaise repose essentiellement sur les matières premières et l’industrie forestière.
L’exploitation pétrolière constitue 39% du PIB et 84% des recettes d’exportation. Faute de découverte majeure au cours de ces trente dernières années, la production de brut (230 000 barils/jour) décroît régulièrement.
Après une récession de près de 1,5% en 2009, le Gabon connaît des taux de croissance significatifs depuis 2010 (5% en moyenne), mais le tassement de la production pétrolière, combiné à la chute du cours du baril de brut, et l’apparition en 2013 d’une crise de trésorerie durable affaiblissent l’économie.
Le taux de croissance ne devrait pas excéder 4% en 2015, au lieu des 6% initialement prévus (sources BEAC).
Néanmoins, le FMI a estimé que le Gabon dispose de bons fondamentaux – faible inflation et dette soutenable, en dépit d’une progression de 21% à 28% en 2014 – et de perspectives favorables pour les prochaines années.
Le Gabon doit aussi lutter contre un taux de pauvreté élevé. L’indice de développement humain, en recul en 2014, est en décalage par rapport à son PIB par tête. Malgré une croissance forte au cours des 4 dernières années, 30% des Gabonais sont économiquement faibles. L’accès aux services publics fondamentaux (eau, électricité) reste difficile dans 60% des départements. L’allocation des revenus sociaux gérés par la CNAMGS est également perfectible.
Diversification* Avec l’amélioration de la formation professionnelle, la diversification d’une économie très dépendante des ressources pétrolières constitue l’un des principaux enjeux de la politique économique gabonaise.
La transformation locale des matières premières destinées à l’exportation, source de valeur ajoutée et de création d’emplois, est l’un des principaux objectifs du « Gabon vert » et du « Gabon industriel », dont le développement s’inscrit dans une politique de gestion durable et raisonnée des ressources, sobre en carbone.
La gestion durable des écosystèmes forestiers et la valorisation de la biodiversité constituent des axes forts de la stratégie de développement économique du pays.
Ces secteurs d’activités sont considérés comme des voies de diversification et de potentielles alternatives économiques durables à la production pétrolière.
L’industrie forestière constitue en effet le deuxième secteur économique : principal employeur, elle ne représente que 5,8% des exportations totales en valeur mais 60% du PIB hors pétrole.
La transformation du bois sur place est une obligation légale depuis mai 2010. L’écotourisme, appuyé sur un réseau de 13 parcs naturels couvrant 21% du territoire, constitue aussi un axe de développement intéressant pour l’économie gabonaise, encore embryonnaire à ce stade.
Le manganèse, exploité par la Comilog (capital détenu par le français Eramet à hauteur de 66 %), représente 2 % du PIB et 9 % des exportations du pays. Le tassement de la demande externe s’est traduit en 2014 par une baisse de la production de 10%, à 3,7 Mt.
Le président Ali Bongo Ondimba, qui a inauguré le complexe métallurgique de Moanda avec le président du groupe Eramet en juin dernier, veut faire de son pays l’un des leaders mondiaux de la production de silico-manganèse.
Données économiques
PIB par habitant 2013 : 9619 USD
Taux de croissance du PIB en 2014 : 5 %
Taux d’inflation 2014 : 4,5 %
Balance commerciale 2013 : + 4,6 Md USD
Exportations totales 2013 : 7,81 Md USD
Importations totales 2013 : 3,2 Md USD
Principaux clients 2013 : Malaisie, Australie, Etats-Unis
Principaux fournisseurs 2013 : France (21 %), Belgique (16%), Chine (8%) Etats-Unis (8%)
Production pétrolière 2014 : 11 Mt
Exportations de la France vers le Gabon (2014) : 679 M€
Importations de la France en provenance du Gabon (2014) : 123 M€
Classement 2015 « Doing Business » de la Banque mondiale : 144e (sur 189)
Communauté française au Gabon : 10969 immatriculés (31 décembre 2013)
Communauté gabonaise en France : 13400 personnes
Données géographiques
Superficie : 267 667 km²
Population : 1,8 M hab. (Recensement de la population, février 2015)
Croissance démographique : 1,8% (DGTrésor, décembre 2013)
Composition ethnique : Fang, Myéné, Punu, Téké, Kota, etc.
Densité : 5,7 hab. /km2
Espérance de vie : 63 ans (Banque Mondiale, 2012)
Religion(s) : Christianisme (85%), islam, animisme
Indice de développement humain 2014 : 112e rang mondial sur 187 (PNUD)
Indice Mo Ibrahim 2014 : 52,2 (23e sur 54 pays africains notés)
Classement 2014 Reporters sans frontières : 98e sur 180 pays classés (-9)
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L’Economie gabonaise en 2014
L’activité économique nationale a décéléré en 2014. La reprise modérée de l’activité dans les pays développés, le ralentissement économique observé dans les pays émergents et la baisse tendancielle de la production nationale, notamment au niveau des secteurs secondaire et tertiaire, expliquent cette évolution.
Ainsi, en termes réels, le taux de croissance du produit intérieur brut s’est établi à 4,3% en 2014 contre 5,6% en 2013. Le secteur hors pétrole a progressé de 5,0% contre 7,5% en 2013. Le ralentissement économique observé en 2014, a été davantage relevé dans le secteur hors pétrole (2,5 points), malgré un gain de 5 points du secteur pétrolier par rapport à 2013.
Dans l’ensemble des trois secteurs, l’activité économique a été en hausse. La croissance du secteur primaire est estimée à 1,7%, celle du secteur secondaire s’est située à 1,8% et la croissance du secteur tertiaire s’est établie à 6,3%.
La croissance de la valeur ajoutée du secteur primaire s’explique, d’une part, par la forte progression des activités de la branche « Exploitation forestière » (+21,5%), favorisée par l’augmentation du nombre de concessions forestières et la demande des industries du bois.
D’autre part, elle s’explique par la progression du rendement des opérateurs de la branche « Agriculture, élevage, pêche » (+7,1%).
Par ailleurs, le programme d’assistance technique aux coopératives agricoles de la BAD, le développement de l’agriculture péri-urbaine, les activités de pêche industrielle (création de la Tropical Holding) et l’amélioration du réseau routier de certaines localités du pays ont contribué à dynamiser le secteur.
Le PIB par la demande* En 2014, l’activité a été soutenue par une demande intérieure en légère augmentation de 0,6%, en dépit d’une baisse de 5,3% des investissements, plombés par la contraction de l’investissement public. L’évolution de la demande intérieure est due à l’accroissement de la consommation totale (+4,2%), notamment celle des ménages (+5,5%), influencée par la mise en place de la Prime d’Incitation à la Performance (PIP) et les recrutements dans la Fonction publique (Forces de Sécurité, Education, Santé).
Le Budget de l’année 2014
Prévu initialement à 3335,7 milliards de FCFA, le budget révisé de l’année 2014 a été arrêté à 2954,6 milliards de FCFA en ressources et en emplois, soit une baisse de 11,4%.
La diminution des ressources propres, liée notamment à la baisse des cours du pétrole, s’est traduite par une contraction des dépenses en capital.
En baisse de 10,4% par rapport à l’année précédente, le budget en recettes s’est établi à 2349,2 milliards de FCFA en 2014.
Cette évolution est imputable à la contre-performance des recettes pétrolières, en dépit d’une légère amélioration des recettes hors pétrole.
Les recettes pétrolières
Les recettes pétrolières ont représenté 43,9% du PIB pétrolier pour une valeur de 1034,6 milliards de FCFA en 2014 contre 1344,0 milliards de FCFA en 2013.
Elles se sont dégradées de 23,0%, en raison du repli de la production pétrolière et de la baisse du cours du baril de pétrole. Aussi, les autres recettes pétrolières, les impôts sur les sociétés et la redevance minière proportionnelle ont fléchi respectivement de 47,9%, 20,1% et 19,5%.
A contrario, les transferts à la SOGARA ont progressé de 96,6% pour s’établir à 234,6 milliards de FCFA.
Les recettes hors pétrole en 2014
Les recettes hors pétrole ont augmenté de 1,9% pour s’établir à 1266,0 milliards de FCFA contre 1243,0 milliards en 2013.
A l’exception des droits de douane qui ont baissé de 10,2%, les autres composantes des recettes non pétrolières ont progressé.
L’emploi
A fin décembre 2014, les effectifs globaux du secteur privé et de l’administration ont progressé de 4,9% pour se situer à 184 802 agents.
Cette variation résulte de la hausse de 5,5% des effectifs du secteur public et de 4,2% des effectifs des sociétés.
Secteur public
L’emploi du secteur public qui regroupe la fonction publique, la main d’œuvre non permanente (MONP) et les collectivités, s’est situé à 109 050 agents en 2014 contre 103 399 à fin décembre 2013.
Cette hausse provient du relèvement des effectifs de la fonction publique (+5,7%) et de la main d’œuvre non permanente (+7,7%) en dépit de la contraction des effectifs des collectivités locales (-2,8%).
Les effectifs de la fonction publique ont augmenté de 5,7% à 86 555 agents, suite à la hausse des effectifs dans le secteur de l’éducation (+11,8%), l’administration générale (+12,3%) et l’administration de la santé et des affaires sociales (+7,9%).
La hausse des effectifs de la fonction publique a cependant été atténuée par une contraction de 817 agents dans les administrations économiques (-9,7%), essentiellement due au non remplacement numérique des départs à la retraite. Les effectifs des collectivités locales ont reculé de 2,8% en raison principalement du gel des embauches.
Secteur privé
Le secteur privé a employé 75 752 agents, soit une augmentation de 4,2% par rapport à 2013.
Cette évolution provient essentiellement de la forte hausse des effectifs dans les branches « Agriculture, élevage, pêche » (+77,8%) suite aux 3 000 emplois créés dans la culture du palmier à huile (OLAM Mouila), les Mines (+24,4%), avec les recrutements effectués par la Comilog et Ressources Gold Gram Gabon, ainsi que les Banques et Assurances (+4,1%).
En revanche, les effectifs dans les BTP (-15,6%) et les autres industries (-3,1%) se sont contractés en 2014.
La baisse des effectifs dans le BTP, est liée à la morosité de l’activité économique du secteur. Le recul des effectifs des autres industries a été davantage observé dans la branche matériaux de construction et la seconde transformation qui sont fortement liées aux activités des BTP.
La masse salariale
La masse salariale du secteur moderne a progressé de 8,3% atteignant 1 937,4 milliards de FCFA en 2014 contre 1 789,5 milliards de FCFA en 2013.
Cette situation résulte de l’augmentation significative de la masse salariale du secteur public (+23,7%) et de celle des sociétés (+0,9%). L’augmentation de 11,9% de la masse salariale du parapublic est liée aux revalorisations salariales notamment dans les transports.
Secteur public
La masse salariale de la Fonction Publique a augmenté de 23,7% à 713,4 milliards de FCFA en 2014.
Cette forte progression s’ explique à la fois par l’accroissement de la solde permanente, l’instauration de la Prime d’Incitation à la Performance (PIP), ainsi que la hausse des rémunérations de la main d’œuvre non permanente, atténuée par la baisse de la masse salariale des collectivités locales (-7,9%).
En effet, la solde permanente a augmenté de 6,0% en 2014, pour se situer à 518,9 milliards de FCFA. Cette évolution des traitements et salaires versés aux agents de l’Etat est la résultante des recrutements dans la fonction publique, notamment dans les secteurs de l’éducation et de l’administration générale, de la régularisation des situations administratives et des glissements catégoriels.
Il convient de noter que les postes Pouvoirs publics et Education ont représenté respectivement 30% et 29% de la masse salariale de la solde permanente.
Par ailleurs, un montant de 106,1 milliards de FCFA environ a été versé au titre de la PIP, en application de la décision gouvernementale. L’effectivité de cette mesure explique en grande partie l’augmentation significative la masse salariale du secteur public. La masse salariale de la main d’œuvre non permanente (M.O.N.P) a progressé de 4,9% pour se situer à 66,3 milliards de FCFA.
Cette augmentation est liée en grande partie au versement au titre de l’indemnité du service rendu aux agents de cette catégorie admis à la retraite.
En revanche, la masse salariale des collectivités locales a baissé de 7,9% pour s’établir à 22,1 milliards de FCFA en 2014.
Ces variations s’expliquent essentiellement par la diminution des effectifs.
Secteur privé
Au terme de l’année 2014, la masse salariale versée aux employés du secteur privé a légèrement baissé de 0,5%, passant de 1071,6 milliards de FCFA à 1066,1 milliards de FCFA.
Cette évolution découle de la contraction de la masse salariale dans les secteurs Bâtiments Travaux Publics (-15,9%), Autres Industries (-8,7%) et Eau- Electricité-Raffinage (-5,4%), consécutive à la conjoncture économique peu favorable. Par contre, la masse salariale des autres branches de l’économie ont évolué positivement grâce à la bonne tenue de leurs activités.
Il s’agit notamment de l’agriculture (+18%), des mines (+4,0%), de l’industrie du bois (+2,2%), des transports et télécommunications (+1,5%), des services (+0,7%), des banques et Assurances (+0,6%), du commerce (+0,5%).
Evolution des prix
L’année 2014 a été marquée par un regain de tensions inflationnistes. Ainsi, le taux d’inflation, mesuré par l’indice harmonisé des prix à la consommation
(IHPC), s’est établi à 4,7% en 2014 contre 0,5% en 2013.
Cette hausse du niveau général des prix résulte essentiellement des évolutions des prix sur les postes à forte pondération.
Ainsi, la hausse des prix des produits alimentaires de grande consommation a été importante (+2,6%).
Outre les produits alimentaires, les prix ont augmenté au niveau des fonctions suivantes: « Meubles, articles de ménage et entretien » (+11,5%), « Articles d’habillement et chaussures » (+9,8%), « Logements, eau, gaz, électricité » (+7,0%), « Transports » (+4,8%), « Loisirs et cultures » (+4,6%), « Restaurants et hôtels » (+3,6%) et « Communications » (+2,3%).
La baisse des prix des Boissons alcoolisées et tabacs (-1,7%) et de la Santé (-2,9%) n’a pas compensé la hausse des prix dans les autres fonctions. Par conséquent, l’évolution des prix à la consommation est au-dessus de la norme communautaire de la CEMAC (≤ 3%) en 2014.