DIG / L’ancien ministre des Travaux publics, Léon Armel Bounda Balonzi, est au cœur d’un procès emblématique devant le Tribunal correctionnel de Libreville.
Accusé de détournement de fonds et violation des procédures de marchés publics, son cas illustre les dérives financières de l’ère Bongo.
Le scandale du marché de Potos
Le dossier repose sur une anomalie flagrante lors de la réhabilitation du marché de Potos à Franceville en 2022 :
-Le coût : Le marché a été attribué pour 3 milliards de FCFA, alors que deux concurrents proposaient 900 millions (soit trois fois moins cher).
-Le favoritisme : L’entreprise retenue, ZEN BTP, aurait été imposée par Ian Ghislain Ngoulou, une figure influente du régime déchu.
-L’irrégularité : ZEN BTP n’était pas enregistrée officiellement et n’a jamais fourni de caution bancaire, mais a tout de même perçu 2,4 milliards de FCFA.
Les réquisitions de la justice
L’ex-ministre justifie son train de vie par ses revenus officiels (45 millions de FCFA par trimestre, soit 15 millions de FCFA par mois perçus sur 33 mois), mais le ministère public reste sceptique.
Les sanctions réclamées sont lourdes :
-4 ans de prison ferme.
-2,59 milliards de FCFA de remboursement à l’État.
-110 millions de FCFA d’amende.
Un test pour le nouveau régime
Au-delà de l’individu, ce procès est un véritable test pour la crédibilité de la justice gabonaise sous le président Oligui Nguema.
Il s’agit de prouver la sincérité de la lutte contre la corruption et de réformer un système de commande publique gangrené par l’opacité. Le délibéré final est attendu pour le 9 janvier 2026.



