DIG/ Le 12 mars 2024, l’Etat, au travers de la holding Fly Gabon Holding, a réalisé une opération de prise de participation à hauteur de 56 %, au sein de la compagnie aérienne gabonaise Afrijet.
Fly Gabon et Afrijet sont-elles 2 compagnies distinctes ou bien désormais une seule et même entité réunie sous un unique nom commercial ?
Interrogé par le quotidien L’Union, le directeur général de Fly Gabon, Nyl Moret-Mba donne des précisions de taille sur la nouvelle entité.
Mais surtout sur l’influence et le rôle de l’Etat dans la gouvernance de la nouvelle compagnie.
« La République Gabonaise a innové dans le mode de création de la compagnie nationale. Plutôt que de répéter les erreurs d’autres États africains, en créant une structure étatique ex nihilo, dirigé sans maîtrise du secteur, la République gabonaise a d’abord constitué un véhicule de participation nommé Fly Gabon Holding dirigé par Linda Mandji, lequel a pris une participation de 56% dans la compagnie aérienne privée gabonaise Afrijet. L’objectif stratégique est d’allier la puissance d’un État et l’agilité, l’esprit d’entreprise qui ont fait le succès d’Afrijet.
Il s’agit de bâtir le pavillon national sur un outil opérationnel existant, qui a montré son sérieux et sa solidité depuis 19 ans et qui compte dans ses rangs une immense majorité de Gabonais et de Gabonaises. Afrijet opère au plus haut standard de sécurité aérienne international (IOSA) et nous allons nous appuyer sur cet atout. La compagnie doit demeurer rentable et saine financièrement, pour poursuivre sa croissance avec l’appui de son nouvel actionnaire majoritaire.
L’ensemble des agréments de transporteur aérien étant au nom d’Afrijet, la compagnie va garder son nom a minima jusqu’au troisième trimestre 2025, avant d’être rebaptisée Fly Gabon. Elle renouvellera à ce moment-là ses agréments avec son nouveau nom, tout en conservant le code IATA J7. C’est, en effet, un long chantier marketing que de faire connaître la nouvelle marque Fly Gabon à l’extérieur du pays. Il faut opérer une transition en douceur, conserver notre clientèle et faire bénéficier la nouvelle marque des qualités reconnus de la première marque dans toute la sous-région. C’est le principe « un opérateur, deux marques » qui va durer le temps d’une transition », a indiqué Nyl Moret-Mba.
Quelle sera l’influence de l’Etat dans la gestion de la nouvelle compagnie ?
« La future Fly Gabon est une compagnie privée. Nous en avons les gènes, nous en gardons la liberté d’entreprendre. Remettre en cause cela serait créer les conditions d’un échec.
Par contre, elle est désormais compagnie nationale, donc elle doit parallèlement servir les intérêts de la nation et contribuer au bien-être des Gabonais. C’est cette recherche du juste équilibre, qui nous a conduit à transformer Afrijet en société anonyme à Directeur général et Conseil d’Administration.
Le Conseil est l’organe de gouvernance où sont représentés les sensibilités publiques et privées, l’expertise du secteur aérien et la connaissance des enjeux du pays. Il intégrera dans ses décisions, les besoins de la nation en matière de transport aérien et aura pour finalité d’aligner les intérêts de la compagnie et ceux de la République Gabonaise, sans affecter son bilan économique. La Direction générale est force de proposition puis après arbitrage, met en œuvre les choix stratégiques décidés en Conseil.
C’est un mode de gouvernance moderne, dont nous avions besoin. L’État n’intervient donc pas directement dans la gestion de la compagnie, ce schéma a montré ses faiblesses à bien des reprises et nous avons voulu apprendre des leçons du passé », a expliqué Nyl-Moret Mba.