DIG / Alors que l’Organisation Maritime Internationale (OMI) planche sur un mécanisme mondial de tarification du carbone (MBM), le Gabon envisage d’anticiper le mouvement en étendant sa taxe carbone au secteur maritime.
Déjà appliquée depuis 2022 aux industries pétrolières et minières, cette contribution pourrait bientôt concerner les navires opérant dans les eaux gabonaises.
L’objectif : verdir l’économie nationale et renforcer le positionnement du pays comme leader climatique en Afrique.
Cependant, la démarche inquiète les acteurs du shipping. En mai 2024, l’International Chamber of Shipping (ICS) et BIMCO ont adressé une lettre au président gabonais, Brice Clotaire Oligui Nguema, pour dénoncer le risque de double imposition.
Une fiscalité maritime locale, en plus de la future taxe mondiale, pourrait avoir des conséquences dommageables pour le pays :
– Une perte de compétitivité pour les ports gabonais ;
– Un détournement des flux vers des pays sans fiscalité équivalente.
Si elle voit le jour, la mesure pourrait néanmoins inciter les opérateurs à décarboner plus rapidement leurs flottes, tout en générant de nouvelles recettes fiscales vertes pour l’État.
Reste à savoir si Libreville attendra l’issue des négociations à l’OMI (2025-2027) ou choisira de maintenir son cap, au risque de fracturer l’harmonisation internationale du secteur.



