Arrestation de Pascal Ogowe Siffon : Oligui ne rigole plus !

DIG / L’étau se resserre autour de Pascal Ogowe Siffon, ministre en exercice du Tourisme Durable et de l’Artisanat, placé en résidence surveillée le week-end des 30 novembre–1er décembre 2025.

Selon des sources concordantes proches de l’enquête, l’interpellation a eu lieu alors qu’il tentait de quitter discrètement Libreville en voiture, sur la route nationale, avant d’être reconduit à son domicile sous surveillance.

Cette mesure exceptionnelle — visant un membre encore en fonction du gouvernement — a été motivée par un « risque avéré de fuite », dans un contexte où les frontières gabonaises sont jugées « poreuses ». « S’il ne se reproche rien, pourquoi chercher à quitter la capitale ? », s’interroge une source judiciaire.

L’enquête, menée par le Parquet de la République, porte sur un détournement présumé de plus de 10 milliards de FCFA, provenant notamment de :

-financements publics alloués au rayonnement touristique,

-dividendes d’hôtels réquisitionnés par l’État,

-mécanismes de Provision pour Investissement Diversifié (PID) et Provision pour Investissement en Hydrocarbures (PIH).

Ces fonds étaient censés financer des éco-lodges, des acquisitions stratégiques et des infrastructures touristiques dans des zones emblématiques comme le Mont Bengoué, la Pointe Denis ou le Parc National de la Lopé. Pourtant, aucun projet majeur n’a été concrétisé, et les enquêteurs évoquent déjà des « irrégularités massives » et des sommes qui se seraient « évaporées » via des circuits opaques.

L’affaire marque une nouvelle étape dans l’opération « Mains Propres » lancée par les autorités de la Transition.

Contrairement aux cadres de la « Young Team » déjà jugés ou en détention, Ogowe Siffon incarnait une figure de la « reconversion » post-Bongo : technocrate reconnu, il avait été maintenu au gouvernement après le coup d’État de 2023, puis promu à un poste stratégique.

Son assignation à résidence — une première pour un ministre en exercice sous la Ve République — envoie un signal fort : la lutte contre la corruption ne connaît plus de statut ni d’immunité politique. Les prochains jours seront déterminants pour savoir si cette mesure restera préventive ou débouchera sur une mise en détention préventive.

 

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La Redaction

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