Bassin du Congo : L’ultime bouclier climatique mondial en… sursis

DIG / Le bassin du Congo, plus grand puits de carbone tropical de la planète, absorbe actuellement 600 millions de tonnes de CO₂ par an — l’équivalent des émissions annuelles de l’Allemagne.

Mais selon un rapport scientifique majeur publié à l’occasion de la COP30, cette forêt vitale, plus grande que l’Inde, risque de basculer dans un point de non-retour d’ici dix ans si rien n’est fait.

Autrefois capable d’absorber 1,5 milliard de tonnes de CO₂, sa capacité a chuté sous la pression de l’agriculture sur brûlis, de l’exploitation forestière illégale et de la demande croissante en charbon de bois.

Le Gabon, où 90 % du territoire est encore couvert de forêt, incarne un modèle de conservation grâce à des politiques ambitieuses et à des financements carbone pionniers.

Mais d’autres pays du bassin, notamment la RDC avec ses plus de 100 millions d’habitants, font face à des pressions démographiques et économiques accrues.

Les scientifiques lancent un appel urgent : mobiliser des dizaines de milliards de dollars via les marchés carbone, promouvoir une agriculture durable, et aligner les économies nationales sur la valorisation des ressources renouvelables, plutôt que sur l’exploitation minière et pétrolière.

Comme le rappelle l’ancien ministre gabonais de l’Environnement, Lee White : « Si nous ne maîtrisons pas cette crise dans la décennie à venir, elle échappera à tout contrôle. »

Sauver le bassin du Congo, c’est sauver non seulement la biodiversité africaine — éléphants de forêt, gorilles, okapis — mais aussi le régime des pluies sur tout le continent, dont dépendent des dizaines de millions de vies, de l’Égypte à l’Afrique de l’Ouest.

 

 

 

apropos de l auteur

La Redaction

Laisser un commentaire