DIG / Exit le gouvernement Issoze Ngondet, il semble désormais être le vrai chef de file de l’exécutif.
Le dialogue national d’Angondgé qui a consacré le passage d’un régime semi-présidentiel à un régime présidentiel a donné aux collaborateurs directs du président de la République un pouvoir incommensurable sur la haute administration publique au détriment d’un Premier ministre impuissant et condamné désormais à jouer les seconds rôles.
A 38 ans, Brice Laccruche Alihanga contrôle presque tout et fait peur à tout le monde. Ses sorties fortement médiatisées le montrant donner des directives à des ministres et des directeurs généraux apeurés face à ses oukases font tous les jours le tour des réseaux sociaux.
Opération « Aigle Douane », « Justice fiscale », grève des régies financières, effondrement de la buse à Kango, règlement de la dette intérieure, et maintenant fin de la concession de la SEEG…
En homme de terrain, le directeur de cabinet du Chef de l’Etat engrange les succès et force un certain respect que ne peuvent lui contester certains ministres d’Etat dont il empiète, sans vergogne et sans état d’âme, le champ d’actions.
La signature de l’accord de règlement de la dette intérieure en est la parfaite illustration du pragmatisme de ce jeune dandy au franc-parler brisant les codes de la bienséance administrative.
Ni le ministre d’Etat en charge du Budget et des Comptes publics Jean-Fidèle Otandault, ni le directeur général du Budget et Finances publiques Fabrice Andjoua Bongo Ondimba n’étaient présents à cette signature. Ces derniers qui avaient pourtant annoncé en fin d’année 2017, un plan de règlement de la dette intérieure validé par les bailleurs de fonds.
Dans la haute administration et des sociétés para-publiques,Brice Laccruche Alihanga placerait, dit-on, ses affidés (Caistab, Sogara,…) cornaqués à travers son association l’Ajev qui lui a servi de tremplin et dont il multiplie les antennes à travers le pays au grand dam de autres« Grand amis » du président à l’image d’Hervé Patrick Opiangha.
Aujourd’hui, tout passe et se négocie avec lui. Une belle revanche pour ce jeune crack dont pourtant les mauvaises langues prédisent une chute aussi retentissante que ses succès et sa popularité incontestables.
L’éviction manu militari de Veolia du Gabon dont il serait, dit-on à la manœuvre, et qui pourrait déboucher sur une crise sans précédent entre le Gabon et la France, servira de révélateur, pour bons nombre d’observateurs.