DIG / Alors que la CECA-GADIS entame une restructuration profonde — passant de 103 à environ 60 points de vente pour éviter « un scénario catastrophe », selon les mots de son administratrice-directrice générale Isabelle Essonghe — une question demeure en suspens : Quid du sort des quelques 2000 employés concernés ?
Dans un entretien accordé au quotidien L’Union, Mme Essonghe explique que cette décision drastique est la conséquence directe de la suppression en 2018 de l’aide de l’État, qui, pendant plus de 50 ans, a permis à l’entreprise de maintenir un maillage national, même dans les zones les plus reculées.
Depuis, les résultats se dégradent : chiffre d’affaires en recul, résultat net en chute de 18 % en 2024, et un département Gaboprix — regroupant CECADO, MAXIGROS, INTERGROS et GABOPRIX — devenu structurellement déficitaire.
« Le département perd de l’argent depuis plusieurs années.
Ses difficultés risquent d’entraîner, à très court terme, la chute de la CECA-GADIS, avec des conséquences sociales graves pour plus de 2 000 emplois directs et indirects », souligne-t-elle.
Mais si le risque de faillite justifie la fermeture de dizaines de magasins, aucune précision claire n’est apportée sur le devenir concret des salariés.
Licenciements ? Reclassements ? Plans sociaux ? L’entreprise évoque seulement une alternative entrepreneuriale : la formule « Propriétaire Partenaire Affilié », destinée à permettre à des anciens gestionnaires ou à des particuliers de reprendre des unités sous enseigne CECA-GADIS, avec un appui technique.
Pendant ce temps, le plan stratégique « Excellence 2024-2027 » mise sur la digitalisation, le soutien aux producteurs locaux et la modernisation des points de vente restants. Mais sans garantie de stabilité pour ceux qui, depuis des années, ont fait vivre le réseau.
Dans un contexte déjà tendu par la montée du secteur informel, la pression fiscale et l’absence de filets de sécurité sociale robustes, la restructuration de la CECA-GADIS ne peut se réduire à une simple rationalisation comptable.
La pérennité de l’entreprise passe aussi par la protection de ses ressources humaines.
La direction a-t-elle prévu un plan social digne de ce nom ? Ou laissera-t-elle les salariés payer le prix fort de décisions prises en haut lieu ?
À ce jour, le silence pèse lourd. Et pour les employés, l’incertitude reste la seule certitude.



