Centrale d’achat : Outil de pression pour les grossistes, mais inefficace pour les consommateurs

DIG / Le gouvernement gabonais présente la Centrale d’achat du Gabon (CEAG) comme une réforme majeure pour maîtriser les prix des denrées de première nécessité — riz, huile, sucre, lait, farine.

Le ministre de l’Économie, Henri-Claude Oyima, affirme que les effets sont déjà « palpables », citant des économies de 30 à 50 % sur certains marchés grâce à la mutualisation des commandes et à la pression exercée sur les fournisseurs.

Pourtant, aucune baisse n’est visible dans les rayons. Les ménages continuent de payer 1 800 FCFA le litre d’huile, 650 FCFA le kilo de riz, 1 200 FCFA le sachet de lait — des prix stables, certes, mais inchangés depuis le lancement de la centrale.

Une simple opération de com ?

« On ne voit rien bouger. Les prix sont les mêmes qu’avant », témoigne une mère de famille à Nzeng-Ayong.

« On nous parle d’économies, mais ce sont les grossistes ou l’État qui en profitent, pas nous », renchérit un commerçant du marché Mont-Bouët.

Ce décalage révèle une faille dans la chaîne de transmission : même si l’État achète moins cher, rien n’oblige les distributeurs à répercuter ces économies sur les prix de vente.

Sans mécanisme de transparence tarifaire ou de plafonnement temporaire, la centrale reste un outil administratif, efficace pour les finances publiques, mais invisible pour les consommateurs.

En somme, tant que la baisse des coûts ne se traduit pas par une baisse des prix en rayon, la centrale d’achat risque de rester perçue comme une opération de communication — et non comme une véritable réponse à la vie chère.

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La Redaction

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