DIG/ Le projet de décret présenté par le gouvernement, lors du Conseil des ministres du 2 octobre 2019, de céder, à titre gracieux, l’ensemble des titres fonciers de l’Etat à la Caisse des dépôts et consignations (CDC) enflamme les réseaux sociaux et chacun y va de son commentaire.
Pourtant, pour le gouvernement, l’objectif de cette session est de permettre à la CDC de devenir un véhicule capable de lever des fonds sur le marché aussi bien national qu’international pour le compte de l’Etat en vue du financement des projets de développement.
Cependant, pour les internautes qui ont saturé la « toile » avec des messages alarmants, il s’agit pour l’exécutif de brader les terres du pays sur les marchés financiers internationaux.
Plusieurs membres de la société civile en tête desquels Marc Ona Essangui, Laurence Ndong, Jean Valentin Leyama, Tita Nzebi arborent depuis le lundi 7 octobre 2019 sur leur profil facebook, une carte du Gabon rouge à l’intérieur de laquelle on y voit une main blanche, synonyme de contestation pacifique suivie de la mention « Touche pas à ma terre ».
«Pour empêcher que demain, à mon réveil, je sois expulsé de ma terre ancestrale de Ngouh vendue, comme en Amazonie Brésilienne, à des multinationales américaines, européennes ou asiatiques, à cause du décret qui cède les titres fonciers de l’État à la CDC en vue de lever des fonds sur les marchés financiers, mais qui cache en réalité un vaste plan de spoliation foncière, j’adhère à la campagne», peut-on lire dans le message appelant à l’adhésion à cette initiative.
Alors qu’elle s’était promise de rendre plus claire et plus efficace sa communication pour la bonne compréhension des populations, le gouvernement à travers le ministère de l’Economie et des Finances gagnerait à éclaircir l’opinion sur ce projet de décret plutôt que de tenter un passage en force au parlement, estime un haut cadre de l’administration gabonaise.