DIG/ C’est une alerte que les autorités gabonaises devraient prendre très au sérieux.
D’après le coordonnateur du Plan national d’adaptation, Magloire-Désiré Mounganga, le littoral gabonais où réside 60 % de la population nationale est, de plus en plus, menacé par le changement climatique.
Les principaux aléas identifiés sur les côtes gabonaises sont l’amplification du phénomène d’érosion côtière ; l’augmentation de la fréquence des inondations liées aux eaux pluviales ; l’élévation du niveau de la mer avec pour effets la submersion marine (inondations provoquées par l’invasion des eaux marines sur les terres basses) ; les événements extrêmes liés aux tornades et tempêtes tropicales.
A l’échelle nationale, les ville de Port-Gentil dans l’Ogooué-Maritime et celle d’Akanda dans l’Estuaire seraient les plus menacées.
Port-Gentil
« La seconde communication nationale sur les changements climatiques a largement démontré que Port-Gentil est très fortement exposé aux aléas suscités.
Car c’est une localité qui a une cote d’altitude de moins de six (6) mètres, et toutes les terres situées en dessous de trois (3) mètres sont exposées aux effets de ces aléas.
Quand on sait le caractère stratégique que revêt la localité de Port-Gentil pour le développement du pays, il nous paraît important d’orienter le mieux possible les décideurs sur les actions urgentes à entrevoir, pour réduire les fâcheuses conséquences qui découleraient des effets des changements climatiques », a t-il indiqué dans un entretien accordé au quotidien L’Union.
Akanda
En ce qui concerne la commune d’Akanda dans le Grand Libreville, les études ont démontré que 60 % de cette localité est sous l’emprise de l’eau à chaque pluie.
« S’agissant du Grand Libreville, si certains secteurs (situés pour la plupart en hauteur), sont à l’abri des aléas susmentionnés, il n’en demeure pas moins que de nombreux environnements sont fortement menacés.
C’est le cas de la commune d’Akanda, où le nivellement montre que plus de 60% de la localité est sous l’emprise de l’eau lorsqu’il pleut.
Plusieurs constructions et infrastructures en bordure de mer sont menacées par les effets de l’érosion côtière », a prévenu l’expert.
Actions
D’après le coordonnateur, un ensemble de plans nationaux, lois, politiques et mesures ont été élaborés pour faire face aux risques liés au changement climatique en zone côtière gabonaise et permettre l’intégration des questions climatiques.
« Le gouvernement est toutefois conscient que l’ensemble actuel de plans et de politiques ne suffit pas pour faire face à la menace sans cesse croissante des changements climatiques.
Le pays a sollicité et obtenu l’accès au financement de préparation du Fonds Vert pour le Climat (Green Climate Fund) pour entreprendre une planification systématique et scientifiquement fondée de l’adaptation », a souligné l’expert gabonais.