DIG/ Nommé le 8 juin 2022 au poste d’administrateur provisoire de la CNSS, quel bilan, après 100 jours, peut-on dresser des actions menées par Christophe Eyi en vue de redresser l’organisme de sécurité sociale au bord du dépôt de bilan ?
Dans un entretien exclusif accordé au quotidien l’Union, ce dernier dresse un panorama de « ce qui a été fait » et des réformes en cours.
« La priorité a été de reprendre le paiement des pensions à date échue. Ce que l’on parvient à faire depuis 3 mois. Cela a été rendu possible grâce à l’amélioration des plans de trésorerie, mais surtout grâce aux concours des banques qui ont consenti à réaménager certaines échéances qui auraient pu stopper le fonctionnement de la Caisse dès le mois d’aout.
Le cabinet Finactu l’avait annoncé pour cette période. Ce qui a également changé la donne, c’est la décision de l’Etat, prise en fin d’année 2021, d’accélérer le paiement de ses arriérés de cotisations. L’Etat s’efforce dorénavant d’éviter l’accumulation d’arriérés en procédant à des règlements plus réguliers. C’est une très bonne chose.
Aux entreprises désormais de suivre cet exemple et jouer, elles aussi, le jeu pour réduire leurs dettes vis-à-vis de la CNSS et assurer la protection de leurs employés. C’est seulement si l’effort est collectif, que le fardeau est équitablement partagé, que la Caisse reviendra plus rapidement à l’équilibre. Voilà pour l’urgence à très court terme », a t-il indiqué.
Et les réformes ?
« S’agissant du moyen et du long terme, quatre comités travaillant sur les réformes structurelles à impulser pour redresser la CNSS et lui permettre d’être structurellement en équilibre ont démarré leurs activités dès le mois de juillet 2022. Ils ont rendu leurs premières conclusions au comité de surveillance et de contrôle le 20 septembre dernier. Des pistes ont été proposées concernant l’amélioration du système de calcul du régime des pensions. Ces hypothèses ont été discutées le 6 octobre dernier lors de notre rencontre avec la Cosyga.
Par ailleurs, un calendrier des rencontres entre le ministre de tutelle et les organisations syndicales a été établi et se tiendra sur 11 journées à compter du mois de novembre 2022. Aussi, les principales orientations concernant la stratégie de réduction des charges ont été approuvées, dont certaines sont déjà déployées et d’autres sont en cours de mise en œuvre. Parallèlement, les négociations et le paiement des prestataires de services essentiels au fonctionnement de la caisse ont repris.
Les coûts logistiques pour le paiement des pensions ont été revus à la baisse. La réduction des sureffectifs a été amorcée à travers le non-renouvellement des contrats à durée déterminée. Et il a été mis un terme aux différentes primes non liées à de la performance », a t-il souligné.
Pour quels résultats ?
« Toutes ces actions, qui sont loin d’être exhaustives, contribuent d’ores et déjà à améliorer la situation de trésorerie. Elles ont déjà permis de payer les pensions du trimestre, sans avoir recours à de la nouvelle dette.
Ceci est très rassurant pour la suite. Pour le reste, une grande partie des solutions sont connues depuis plusieurs exercices. Pour certaines, il nous suffira d’accélérer leur mise en œuvre. Il s’agit notamment : de l’assainissement du fichier des pensions, de la lutte contre la fraude, de l’intensification des immatriculations, etc… », a t-il rassuré.
Quid de la gestion de la CNSS, par le secteur privé qui est le principal pourvoyeur de fond.