DIG/ Alors que le président de la République, Ali Bongo Ondimbna, a annoncé, le 8 décembre 2022, que la gestion de la CNSS et de la CNAMGS sera dorénavant confiée au secteur privé, le président de la Fédération des entreprises du Gabon, Henri-Claude Oyima, est convaincu de la justesse de ce choix.
Interrogé dans un entretien exclusif accordé au quotidien L’Union, le patron des patrons a détaillé ses arguments. (Extraits)
L’Union : Pourquoi êtes-vous persuadé que la gestion de ces 2 structures sera meilleure avec le patronat ? Qu’est-ce qui va fondamentalement changer dans le mode de gouvernance ?
Henri-Claude Oyima : La question des caisses de prévoyance sociale, notamment la Caisse Nationale de Sécurité Sociale et la Caisse Nationale d’Assurance Maladie est une préoccupation majeure pour toutes les parties prenantes, à savoir les salariés, les entreprises et l’Etat en ce qu’elles ne remplissent plus les missions pour lesquelles elles ont été créés. Avant ce constat pour le moins accablant, le secteur privé, premier contributeur desdites caisses a cru bon de faire des propositions pour rétablir l’efficacité de ces deux caisses.
Nous nous réjouissons des annonces du Chef de l’Etat à qui le secteur privé tient à rendre un hommage appuyé pour sa clairvoyance et pour son engagement à trouver de nouvelles solutions à ce problème épineux qui touche directement ou indirectement l’ensemble de nos compatriotes. Nous sommes persuadés qu’une gouvernance privée et renforcée permettra de sortir ces deux caisses de leurs situations très difficiles.
Il faut pour ainsi dire parvenir à une gouvernance fondée sur une logique assurancielle comme le prévoit la conférence interafricaine de la prévoyance sociale et l’association internationale de la sécurité sociale.
Il ne s’agit pas pour la FEG de privatiser les organismes de sécurité sociale, nous demandons que ces structures auxquelles nous tenons puissent continuer à être utiles pour notre pays.
La FEG accorde une importance à la pérennité de la CNSS, outil de cohésion sociale et de solidarité nationale. Notre objectif au sein de la FEG reste d’améliorer considérablement, la qualité des services des caisses nationales de prévoyance sociale, de rétablir, avec succès, la stabilité financière des institutions de prévoyance sociale et de garantir la pérennité des régimes de retraite sur le long terme.
L’Union : Vous récusez le terme « privatisation » abondamment repris dans les médias et l’opinion publique… En quoi cela vous gêne-t-il ? Quel est donc le terme approprié ?
Henri-Claude Oyima : Privatiser les caisses de prévoyance sociale n’a aucun sens, en ce que le terme privatisation renvoie à un transfert d’une propriété publique vers des propriétaires privés.
Dans le cas de la CNSS dont il est question, l’Etat Gabonais n’en est pas actionnaire. L’heure n’est plus aux polémiques stériles.
Nous devons réunir toutes les intelligences et tous les savoirs afin de trouver ensemble des solutions idoines pour assurer la pérennité de nos caisses de prévoyance sociale. C’est le seul combat qui vaille aujourd’hui.