DIG/ À la faveur d’une rencontre tenue, le 17 mai 2022, avec une dizaine de représentants de structures syndicales et associations, le directeur général de la Caisse nationale de Sécurité sociale, Patrick Ossi Okori, a dressé un tableau sombre de l’état de la Caisse. Avant d’exposer les réformes internes susceptibles de mettre l’organisation à l’abri d’une cessation de paiement.
Ainsi les données de la CNSS font notamment état de 128 235 cotisants en 2020, 26 100 retraités auxquels s’ajoutent 500 nouveaux par mois. Mais également de l’effet ciseau se traduisant par une augmentation de 37 % des pensions contre une diminution de 6 % des cotisations.
À côté de ces chiffres alarmants, il y a un diagnostic organisationnel indiquant 5 125 nouveaux droits impayés depuis quatre ans, une dette aux différents fournisseurs estimée à 10 milliards de francs, des crédits bancaires à hauteur de 55 milliards de francs et un résultat négatif de 28 milliards de francs en 2020.
Toujours en 2020, le diagnostic fonctionnel révèle des structures médicales et pharmaceutiques inopérantes, la faiblesse d’un système d’information propice à la fraude, des charges de fonctionnement atteignant les 49 milliards de francs et l’absence de réserve (soit 0/250 milliards de francs).
Réformes
Face à ce tableau sombre, la direction générale de la CNSS indique avoir initié des réformes en interne. Sur le plan organisationnel, hormis la refonte de l’organigramme, des audits sur les rémunérations et les fournisseurs ont été commandités.
Sur le plan fonctionnel, elle affirme avoir recouru à la suppression des avantages non contractuels et non conventionnels. En sus de procéder à la réduction drastique de la prime de recouvrement et de projeter la révision de la grille des emplois et des salaires.
Et sur le plan technique, une étude actuarielle a été commandée, en vue d’envisager des nouvelles réformes.
Résultats
Ces efforts entrepris en interne auraient manifestement produit des résultats à mi-parcours. Aussi, la refonte de l’organigramme a-t-elle, par exemple, selon les éléments rendus publics par la direction générale, permis d’engranger 243 millions de francs sur un gain annuel estimé à 815 millions de francs ; et 215 millions relativement à l’audit des rémunérations sur un gain annuel projeté à 500 millions.
La suppression des avantages non contractuels et non conventionnels a, quant à elle, permis de réaliser 105 millions sur un gain annuel estimé à 300 millions.
Au total, les gains issus des réformes internes se chiffrent à 5,08 milliards de francs. Toutefois, ces efforts sont à poursuivre à tout prix.
D’autant que le DG de la CNSS a fait savoir à ses partenaires sociaux, que tous les gains réalisés sont actuellement absorbés par les charges techniques et celles de fonctionnement.