DIG/ Avec des effectifs pléthoriques dépassant les 1000 agents, la Caisse nationale de sécurité sociale éprouve, aujourd’hui, toutes les difficultés du monde à rémunérer son personnel. Au même titre que de procéder au paiement régulier des pensions des retraites.
A telle enseigne que son directeur général, Patrick Ossi Okori, envisage de procéder à une réduction drastique de sa masse salariale, évaluée entre 2 et 3 milliards de francs par mois, et à une coupe sévère des avantages financiers de certains de ses collaborateurs.
Afin de monter l’exemple, le DG de la CNSS s’est dit prêt à réduire lui-même son salaire, évalué, selon un document non officiel qui a fuité sur les réseaux sociaux, à 11 millions de francs. Mais également à renoncer à certains privilèges.
« C’est une entreprise malade dans tous ses compartiments. Particulièrement sur le plan financier.
Nous avons dit que nous avons un train de vie assez élevé. Si vous regardez par exemple notre masse salariale, elle est énorme. Mais ce n’est pas du fait d’un directeur général.
Ce sont les différentes conventions collectives que nous avons signées au fil des années qui ont accordé un certain nombre de privilèges aux collaborateurs et que nous sommes en train de revisiter aujourd’hui.
Il faut réduire drastiquement la masse salariale [évaluée à peu près entre 2 et 3 milliards de FCFA) (…)», a indiqué le patron de la Cnss, dans une interview accordée à la radio Urban FM le 12 octobre 2021
Pour mener à bien son chantier, Patrick Ossi Okori, a mandaté, le 14 octobre 2021, le groupe marocain Finactu pour actualiser l’étude actuarielle réalisée en 2013.
Il s’agira de réaliser un diagnostic détaillé de la santé financière de l’organisme ; estimer avec exactitude la charge du système des pensions et l’évolution nécessaire des paramètres clés ; identifier un package de réformes paramétriques et un plan de mise en œuvre qui permettraient d’assurer le rééquilibrage de toutes les branches.
Organisme déficitaire
Selon Patrick Ossi Okori, la CNSS est structurellement déficitaire.
L’organisme recouvre 22 milliards de FCFA par trimestre : 12 milliards sont affectés aux prestations familiales, les maladies, accidents de travail, le fonctionnement, etc. et les 10 milliards restants, aux pensions qui absorbent normalement 19 milliards de FCFA. Ce qui crée un gap de 9 milliards de FCFA qu’il faut combler.
«Une caisse comme la nôtre ne peut pas fonctionner à plein régime. Nous avons des dépenses de fonctionnement qui sont très élevées ; nous avons des dépenses techniques d’à peu près 28 milliards par trimestre. Tout ça continue une dépense globale de 31 milliards par trimestre. Nous avons besoin d’à peu 15 milliards par mois pour bien fonctionner « , a t-il souligné.
De plus, en raison du non versement des cotisations sociales, 700 entreprises doivent plus de 300 milliards de francs à la CNSS.