DIG/ Quel bilan peut-on dresser des 100 premiers jours de l’administrateur provisoire de la CNSS, Christophe Eyi dans sa mission de redressement des comptes de l’organisme de sécurité sociale ?
Invité par le quotidien L’Union, à donner leur avis sur la question, le président du Syndicat des professionnels de sécurité sociale (Sypross) Richard Ndi Bekoung et son collègue de la « Coalition CNSS », Joslin Louis Ngoma, ont exprimé des avis contraires dont on vous publie in extenso le contenu.
Réaction de Richard Ndi Bekoung du Sypross
« En 100 jours, il serait présomptueux ou audacieux de dresser un bilan de l’administrateur provisoire en termes de réformes et d’amélioration de la situation financière de la CNSS.
Cependant, il nous parait, en toute honnêteté, de reconnaitre des avancées significatives. En effet, la principale revendication, source de stress des salariés et des retraités de la CNSS a trouvé solution depuis la prise de fonction de l’administrateur provisoire. Ainsi, les paiements des salaires et des pensions se font aujourd’hui à dates échues.
Aussi, le gel des embauches, le non renouvellement des Contrats à durée déterminée (CDD), la révision du calcul de l’allocation congé et la suppression de certains postes de responsabilité ont permis à l’administrateur de réaliser de économies. Pour ce qui est des réformes, il faut noter que les travaux des différents comités sont en cours de finalisation et seront soumis à l’instance suprême qui est le comité de surveillance.
Nous ne pouvons pas aujourd’hui évaluer l’efficacité des réformes. Car le processus de validation dépend du comité de surveillance avant leur application. A l’impossible nul n’est tenu ! Si les ressources par rapport aux paramètres actuels sont insuffisantes, il serait impossible à quiconque animé de bonne volonté de redresser les comptes ou d’améliorer les prestations.
Le processus de sélection à des postes de direction en cours est pour nous une parfaite illustration de transparence dans la composition de l’équipe qui accompagnera l’Administration Provisoire dans l’application des réformes. C’est l’occasion pour le Bureau Exécutif d’encourager les agents à postuler », a t-il indiqué.
Réaction de Joslin Louis Ngoma de la « Coalition CNSS »
« Pour évaluer une performance, il faut avoir des indicateurs. Exclus du processus de restructuration, nous n’avons malheureusement aucun élément d’appréciation pour faire une lecture objective et pertinentes, considérant qu’il n y a aucune communication officielle à ce sujet entre l’administration provisoire et la coalition, malgré toutes nos tentatives.
Le cadre approprié pour un tel chantier, tel que prévu par l’OIT (ndlr : Organisation internationale du travail), c’est le dialogue tripartite (Gouvernement-Patronat-Travailleurs), consacré par la convention 144. Considérant que, les résolutions de la seule initiative de l’administration provisoire pourraient êtres remises en cause par le patronat et les travailleurs ( membres du conseil d’administration), je crain fort, que nous ne soyons pas sortie de l’auberge.( …)
Nous constatons pour le regretter, que toute nos initiatives, pour etablir le contact sont restées sans suite. Poutant, il semble collaborer avec ce syndicat dont la complicité avec le directoire sortant, dans la détérioration du dialogue social, et qui a conduit à cette crise sans précédent, est connue de tous.
Doit-on comprendre que c’est pour les mêmes raisons que son prédecesseur, qu’il n’organise pas le renouvellement d’une institution des délégués du personnel, frappée de caducité depuis juin 2021, malgré l’interpellation de la coalition ? Les même causes produisant les mêmes effets, nous invitons l’administrateur provisoire à l’extrême prudence », a t-il prévenu.
(Source : L’Union)