DIG/ Le dernier rapport 2019 de la Compagnie française pour le commerce extérieur (Coface) publié en janvier 2019 est peu reluisant sur le Gabon…et pourrait même freiner l’intérêt de certains investisseurs pour le pays.
Selon la société d’assurance-crédit qui mesure chaque année le risque présenté par un Etat, la destination Gabon présenterait certains inconvénients, notamment au niveau du climat des affaires où, relèvent les auteurs du rapport, le pays serait gangrené par une «corruption omniprésente, un «chômage élevé» et «une pauvreté endémique».
Comme la totalité des pays de l’espace Cemac, le Gabon est classé dans la catégorie C, c’est-à-dire, celle des pays présentant un risque d’impayés élevé pour les entreprises.
Pour la Coface, les perspectives économiques et financières des pays logés dans cette catégorie sont « très incertaine. Le contexte politique peut être instable. L’environnement des affaires comporte d’importantes lacunes. La probabilité moyenne de défaut des entreprises est élevée.
« Le contexte politique et social demeure difficile alors que les stocks d’arriérés domestiques et extérieurs n’ont pas encore été apurés», indique le rapport de la Coface sur le Gabon.
Cependant, et malgré la convalescence du Chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba, l’année 2019 est porteuse de beaucoup d’espoir avec l’accroissement des investissements dans plusieurs secteurs clés. Ce qui pourrait relancer la croissance et rassurer les investisseurs, souligne la Coface.
« En 2019, la croissance devrait continuer à se relever progressivement de la crise précipitée par la chute des prix du pétrole. La stabilisation de la production pétrolière, combinée à l’orientation plus favorable des cours de l’or noir, devrait, notamment, soutenir l’activité.
De plus, les travaux de révision du Code des hydrocarbures pourraient permettre d’accélérer les flux d’investissements privés. Ces derniers et l’achèvement de certains projets devraient également entretenir la dynamique des secteurs ciblés par le « Plan stratégique Gabon émergent » qui vise à réduire la dépendance au pétrole (environ 30 % du PIB en 2017).
Les industries minières (manganèse particulièrement) et forestières devraient poursuivre leurs développements et contribuer à la croissance des exportations.
En outre, l’agro-industrie, avec les filières des engrais et de l’huile de palme, devrait également être la cible de l’investissement. La demande de l’agro-industrie et le démarrage du programme agricole en PPP, intitulé GRAINE, qui prévoit de nouvelles plantations de palmiers à huile et le développement de cultures vivrières, devraient notamment soutenir le secteur primaire.
En revanche, alors que les efforts d’ajustements budgétaires se poursuivent, le secteur de la construction, largement dépendant de l’investissement public, devrait continuer à connaître des difficultés.
De même, les contraintes budgétaires devraient peser sur la consommation publique, mais aussi sur la consommation privée, compte tenu du rôle important de l’État comme employeur. En conséquence, la croissance des services devrait rester entravée », indiquent les auteurs du rapport.