DIG/ Interrogé, dans une interview accordée au quotidien l’Union, sur les raisons des coupures incessantes d’électricité à Libreville et ses environs, le nouveau directeur général délégué de la SEEG, Marcellin Massila Akendengué a indiqué qu’elles ont pour origine : les perturbations atmosphériques causées par des décharges de foudre sur les lignes de transport à très haute tension (90 et 225 kV).
« Aujourd’hui à Libreville, la demande est couverte via nos moyens propres, les groupes de location et l’apport de la centrale d’Alénakiri financée par l’Etat gabonais et opérée par la Société de Patrimoine. Les coupures que nous constatons dans l’agglomération de Libreville et ses environs ont principalement pour origine les perturbations atmosphériques causées par des décharges de foudre sur les lignes de transport à très haute tension (90 et 225 kV) et le fonctionnement du système de protection des réseaux. Ces équipements de protection ont pour fonction de protéger et de sauvegarder nos ouvrages tels que les transformateurs de puissance ou les groupes de production, mais également les installations des clients par leur mise hors-tension automatique et l’élimination du courant de défaut. Dans cette période orageuse (mars, avril), le réseau est susceptible d’être perturbé à tout moment. Sur la distribution, plusieurs postes et lignes sont en contraintes de charge ou de tension depuis plusieurs années. Dans le cadre du plan détaillé que j’ai évoqué plus haut, nous nous attelons à la levée progressive de ces contraintes, qui vont dans le sens de l’amélioration de la qualité de service au client », a souligné le DG délégué de la SEEG.
Et concernant l’eau ?
« L’équilibre entre l’offre et la demande en eau potable dans l’agglomération de Libreville est rompu depuis les années 2005-2006. A ce jour, nous avons une production moyenne de 230 000 m3/j pour des besoins estimés entre 280 000 et 300 000 m3/j. Pour rétablir cet équilibre de manière durable, la pose de la canalisation DN 1200 entre Ntoum et Libreville et la construction de la future station de Ntoum 7 devant fournir près de 140 000 m3/j sont indispensables. La canalisation DN 1200 entre le site de production de Ntoum et Libreville a été mise en exploitation en 2014 pour un coût de 76 milliards de francs entièrement financée par l’Etat gabonais. Les travaux de construction de l’usine de traitement d’eau potable Ntoum 7, toujours sur financement de l’Etat, ont été lancés mais restent suspendus à ce jour. Des solutions sont à l’étude pour la reprise de ces travaux.
Dans l’intervalle, en attendant la fin du programme Ntoum7, des actions relevant du court terme sont entreprises. Il s’agit notamment de la réparation des fuites : une organisation dédiée à cette opération est mise en place et, dans les tout prochains jours, des moyens supplémentaires par l’embauche de jeunes Gabonais viendront compléter ce dispositif. Et enfin, il y a la remise en état des forages et des équipements de pompage qui sont à l’arrêt depuis quelques temps. Ces deux actions fortes devraient nous permettre d’améliorer progressivement l’alimentation en eau des quartiers mal desservis à Libreville et de relever le rendement technique eau qui est inférieur à 52%, loin des standards du métier qui se situent en général aux environs de 75-80%. A titre d’illustration, aujourd’hui sur 100 m3 produit seuls 52 m3 sont facturés aux clients. Par ailleurs, un investissement est prévu dans la zone de l’ancienne carrière de CimGabon près de Ntoum. Il s’agit de récupérer les eaux sur ladite zone et de les traiter avec une station dédiée. Cette production viendra accroitre de près de 18 000 m3/j nos capacités actuelles. Mais une fois de plus, la réponse véritable et durable à cette situation réside dans la mise en route de la future station de Ntoum7 qui devrait apporter l’équivalent de 140 000 m3/j, afin de couvrir et sécuriser pour la prochaine décennie l’alimentation en eau de la capitale », a t-il souligné.
(Source : L’Union)