DIG/ Au ministère de l’Economie et des Finances, on ne se fait plus guère d’illusions.
Avec la chute des cours du brut, toutes les hypothèses de croissance vont être revues à la baisse avec de lourdes conséquences sur les recettes prévisionnelles de l’Etat. Notamment celles pétrolières qui représentent plus de 70 % du budget de l’Etat.
Arrêté à 3330 milliards de francs dans la Loi de finances initiale, le budget 2020 de l’Etat pourrait baisser entre 20 et 40 %, selon la persistance de la crise, indique t-on.
« Entre janvier et début mars, nous avons enregistré une baisse des cours du baril de pétrole qui sont passés d’environ 70 dollars US à près de 50 dollars avec la forte incidence du Covid-19 en Chine et sa propagation rapide dans différentes régions du globe. Le coronavirus a provoqué le ralentissement des activités économiques mondiales par la baisse importante de la demande des principales matières premières et de la consommation du pétrole par la Chine en particulier », a indiqué le ministre de l’Economie et des Finances Jean-Marie Ogandaga.
Selon des indiscrétions à la direction générale du Budget et des Finances publiques (DGBFIP), une Loi de finances rectificative serait inévitable. Une cellule de crise a même été mise en place pour en mesurer l’impact.
Pour l’ancien Premier ministre, Raymond Ndong Sima, cette option est une évidence.
Le parlement devrait suspendre, indique t-il, l’exécution de la Loi de finances actuelle car devenue caduque, et initier au plus vite une loi rectificative compatible avec le désastre qui s’opère sous nos yeux.
« La chute attendue des recettes pétrolières et son incidence sur les revenus totaux de l’État et de la sous-région remettent en cause l’ensemble des hypothèses budgétaires tant pour les recettes que pour les dépenses et nous obligent à envisager un changement urgent de palier compte tenu de l’extraversion toujours très forte de nos économies. Tout retard ou toute complaisance dans l’ajustement qu’il impose ne feront qu’aggraver la situation », a t-il prévenu.
