DIG/ D’après le calcul fait par un compatriote, Geoffroy Foumboula Libeka, à partir des annonces officielles, le montant total des fonds reçus par le Gabon dans le cadre de la riposte à la Covid-19 s’élève à près de 419 milliards, à la mi-juin.
Si on ajoute à ce montant, les deux appuis budgétaires reçus depuis lors, l’un de 85 milliards du FMI et l’autre de 156 milliards de la BAD, soit 241 milliards au total, cela fait au total 660 milliards de fonds mobilisés au minimum dont 403,2 milliards de prêts.
Pour l’universitaire gabonais, expert économique et financier,Jean Valentin Leyama, ces emprunts sont énormes et contre-productifs.
« Le recours à l’emprunt n’est pas mauvais en soi. Lorsque l’emprunt finance des investissements rentables, il agit comme un « levier » en multipliant la richesse du bénéficiaire, dès lors que le taux de rentabilité brute de l’investissement est supérieur au coût de l’emprunt.
Dans ce cas précis, il est préférable d’emprunter que d’utiliser son épargne. A contrario, lorsque la rentabilité du projet est plus faible que le coût de l’emprunt, il y a « effet » de massue, l’endettement devient contreproductif.
Je suis convaincu que le Gabon est, par rapport à votre question, dans le deuxième cas de figure, d’autant que cet endettement supplémentaire sert à couvrir les dépenses de fonctionnement plutôt que l’investissement. Comme vous le dites si bien, l’Etat n’a ni marge ni alternative, il est dos au mur », a t-il indiqué dans un entretien accordé à notre rédaction.