DIG/ La résurgence des délestages malgré les promesses aléatoires des centrales flottantes turques karpowership relance le débat sur les solutions à long terme que pourraient envisager le gouvernement gabonais afin de sortir le pays de la précarité énergétique.
La problématique est lancée : « Le Gabon peut-il recourir à l’énergie nucléaire pour couvrir à long terme et sans discontinuité, comme dans les pays occidentaux, ses besoins énergétiques ? »
La rédaction de Direct Infos a posé la question à l’ancien ministre de l’Eau et de l’Energie, Patrick Eyogo Edzang.
Réaction
« Penser avoir recours au nucléaire pour régler le problème des délestages est une utopie et ceci pour plusieurs raisons :
Tout d’abord, les contraintes réglementaires, de sécurité ainsi que les coûts d’investissement d’un tel projet sont extrêmement contraignantes et couteraient plusieurs milliards de dollars, au-delà des possibilités budgétaires de notre pays.
Sur le plan économique, la surproduction énergétique devrait faire l’objet de débouchés dans le cadre d’accords transfrontaliers pour alimenter les pays voisins via des autoroutes énergétiques interconnectées dont les constructions restent à ce jour hypothétiques.
La seule interconnexion entre le Gabon et la Guinée équatoriale a mis plusieurs années tant les politiques d’intégration sous régionales sont difficiles à mettre en œuvre.
Sur le plan sécuritaire, la gestion de l’infrastructure devrait répondre à des normes internationales drastiques en matière de gestion des déchets, des risques ainsi que dans son fonctionnement au quotidien allant au-delà de nos compétences intrinsèques.
Même le simple aspect sociétal de la perception du nucléaire sur notre sol pourrait être un obstacle au développement d’un tel projet.
A mon avis, le potentiel hydroélectrique considérable de notre pays représente les meilleures opportunités de production énergétiques renouvelables, propres et économiquement rentables.
Cette énergie durable permettrait de réduire notre dépendance aux énergies fossiles et à promouvoir une croissance économique verte stable.
En résumé, le Gabon a besoin d’un développement énergétique harmonieux, durable et vert dans les domaines qu’il maitrise et dont il regorge d’un potentiel indéniable, à savoir l’hydroélectrique. Les centrales à Gaz permettant de faire l’appoint.
Les réseaux de distribution et de transport d’énergie de part en part du pays doivent également être un facteur prioritaire permettant de dérouter, sécuriser et approvisionner l’énergie sur l’ensemble des réseaux interconnectés de notre pays.
Quant à l’énergie nucléaire, le Gabon devrait ne même pas y songer !!!!! »



