DIG/ Alain Karsenty, chercheur français au centre de coopération internationale en recherche pour le développement (Cirad), a jugé récemment que le prix Initiative pour la forêt de l’Afrique centrale (CAFI) doté de 90 milliards de FCFA obtenu par le Gabon à la fin du mois de septembre 2019 lui aurait remis sur des bases peu claires, rapporte le quotidien en ligne www.scidev.net
Alain Karsenty affirme qu’il n’y pas de déforestation au Gabon. En conséquence, l’effort de conservation ne saurait être le fruit d’une quelconque politique mais des circonstances.
« Dans un pays recouvert à près de 90% par la forêt, il n’y a presque pas besoin de lutter contre la déforestation », indique le chercheur français.
Selon lui, « les bases du paiement portent à la fois sur le gaz carbonique absorbé par les forêts et sur la conservation des forêts qui est attribuée aux politiques environnementales menées par les autorités gabonaises. Or, si la déforestation est faible au Gabon, poursuit-il, c’est dû à la faible densité de population dans les zones forestières, donc au peu de déboisement pour l’agriculture, contrairement à certaines régions du Cameroun, par exemple ».
Contre-pied
Pour la cheffe du secrétariat de CAFI, Berta Pesti, « les résultats pour lesquels un pays est récompensé sont toujours un mélange du contexte socioéconomique et des efforts délibérés du gouvernement qui fait des choix et produit ensuite des efforts pour atteindre les objectifs qu’il s’est fixé ».
Dans le cas d’espèce, poursuit-elle, les actions entreprises par le gouvernement gabonais au cours des quinze dernières années, à commencer par la création d’un réseau de parcs et d’aires protégées, associée à l’annulation d’un certain nombre de concessions forestières plaident pour lui.
« Il y a eu aussi l’introduction des plans d’aménagement au niveau des concessions forestières, ainsi que l’interdiction de l’exportation des grumes qui a beaucoup contribué à la réduction de l’exploitation forestière », ajoute Berta Pesti.
Alain Karsenty suggère qu’à l’avenir, le travail d’évaluation soit confié à une expertise collective indépendante, et à des spécialistes de différentes disciplines délibérant sous l’égide de CAFI.
DY