DIG / Les coupures d’électricité intempestives plongent les commerçants, distributeurs et ménages gabonais dans une crise silencieuse : la détérioration massive des produits surgelés.
Entre chambres froides hors service, congélateurs domestiques débranchés et chaînes du froid rompues, les denrées périssables — poissons, viandes, pizzas, glaces — décongèlent en quelques heures, deviennent impropres à la consommation et finissent à la poubelle.
Pour les détaillants de Libreville, Port-Gentil ou Franceville, les pertes se chiffrent en centaines de milliers de FCFA par semaine.
« En trois jours de délestage, j’ai perdu plus de 300 000 FCFA de marchandises », témoigne un vendeur du marché de Nzeng-Ayong.
Les ménages ne sont pas épargnés : dans les quartiers où l’électricité revient de façon aléatoire, les familles hésitent désormais à acheter des surgelés, par peur de gaspillage.
Pourtant, le Gabon importe massivement ces produits — souvent comme alternative aux protéines locales — et dépend entièrement du froid pour leur conservation.
Sans solution durable de stabilité énergétique ou de systèmes de secours accessibles (groupes électrogènes, batteries solaires), cette crise risque de creuser les pertes économiques, aggraver l’insécurité alimentaire et pousser les prix à la hausse.
Car quand le courant manque, ce ne sont pas seulement les lumières qui s’éteignent — c’est aussi la chaîne du froid qui fond.



