DIG/ Le système de santé gabonais suffoque sous le poids d’une dette colossale, dont plusieurs milliards de francs CFA — estimés entre 7 et 8 milliards — sont dus par la Caisse Nationale d’Assurance Maladie et de Garantie sociale (CNAMGS) aux pharmacies du pays.
Une situation qui menace non seulement la trésorerie des officines, mais aussi l’accès des patients aux médicaments essentiels.
À l’origine de cette crise : des retards répétés de paiement, malgré les promesses régulières de règlement.
En janvier 2025, les pharmaciens avaient même suspendu la délivrance des médicaments aux assurés, provoquant une alerte nationale.
Depuis, rien n’a changé — ou presque. Les professionnels, épuisés, se montrent de plus en plus prudents, voire réticents à servir les patients couverts par la Cnamgs.
Nouvelle suspension des prestations dès début 2026 ?
« Tout simplement parce que l’État ne paie pas », a résumé Sandrine Itou-Y-Maganga, présidente du Syndicat des pharmaciens du Gabon (Sypharga), dans L’union du 27 octobre 2025.
Mais derrière ce constat simple se cache une question complexe : s’agit-il d’un défaut de reversement des cotisations ? D’un déséquilibre structurel du Fonds des Gabonais Economiquement faibles (GEF) ? Ou d’un système de remboursement inefficace, voire vulnérable à la fraude ?
La situation pèse sur toute la chaîne d’approvisionnement. Certaines molécules, notamment celles utilisées pour traiter le cancer, deviennent rares ou indisponibles. Les patients, eux, paient le prix fort — parfois en retard de traitement, parfois en frais supplémentaires.
Face à cette impasse, les pharmaciens appellent à un dialogue sincère avec la CNAMGS et les autorités publiques.
Ils exigent des solutions concrètes avant la fin de l’année — sans quoi, ils menacent d’une nouvelle suspension des prestations dès début 2026.
Le temps presse. La santé des Gabonais ne peut attendre.



