DIG/ Une équipe des services du Fonds monétaire international (FMI) dirigée par Boileau Loko s’est rendue au Gabon du 8 au 14 décembre 2021 pour mener des discussions sur la première revue de l’accord élargi au titre du Mécanisme Elargi De Crédit (MEDC), qui a été approuvé en juillet 2021.
A l’issue de la mission, M. Loko a fait la déclaration suivante :
« La mission a eu des discussions fructueuses avec les autorités sur les mesures à prendre pour améliorer la mise en œuvre du programme et achever la première revue, ainsi que sur les politiques économiques et réformes structurelles qui pourraient constituer la base du programme en 2022. Ces discussions se poursuivront dans les semaines à venir.
L’économie se remet progressivement de la forte contraction de l’année dernière, aidée par la hausse des prix du pétrole, les mesures de lutte contre la pandémie et l’augmentation du taux de vaccination. La croissance économique devrait atteindre 1,5 % en 2021 et s’accélérer en 2022 pour atteindre 3 % à mesure que la reprise s’affirme. Toutefois, la reprise économique reste fragile et soumise aux risques liés à la pandémie et aux prix du pétrole.
Malgré les circonstances difficiles engendrées par la pandémie, les performances relatives aux objectifs quantitatifs du programme sont globalement satisfaisantes. L’évolution budgétaire semble être globalement conforme aux objectifs du programme. Toutefois, la mise en œuvre des réformes budgétaires et de gouvernance doit être accélérée afin de renforcer davantage les recettes intérieures et la gestion des finances publiques pour soutenir la reprise et améliorer la viabilité de la dette.
Dans le secteur extractif, l’adhésion du Gabon à l’Initiative de Transparence dans les Industries Extractives (ITIE) est un pas encourageant, mais il est nécessaire de poursuivre les efforts pour réduire les déperditions et accroitre les recettes des secteurs pétroliers et miniers. Des mesures sont également nécessaires pour réduire les exonérations et accroitre les recettes non pétrolières. Par ailleurs, il est important de réduire les compensations, notamment celles liées à la TVA, afin d’améliorer la gestion de la liquidité et limiter l’accumulation d’arriérés.
L’augmentation des recettes et l’amélioration de la gestion et de la gouvernance des finances publiques permettront d’accroître les marges de manœuvre pour répondre aux besoins de développement et de réduire les vulnérabilités en matière budgétaire et de dette. Les services du FMI soulignent l’urgence d’adopter un plan d’apurement des arriérés intérieurs, de finaliser et de publier le rapport d’audit des dépenses liées à la pandémie de COVID-19, et d’explorer les voies et moyens pour la publication des noms et nationalités des bénéficiaires des marchés publics.
Le projet de loi de finances 2022 soumis par le Gouvernement est en faveur d’une réduction de la dette publique, tout en créant de l’espace pour les dépenses sociales et d’infrastructure. En raison de la persistance de la pandémie, le budget 2022 prévoit des dépenses supplémentaires liées au COVID-19. Les services du FMI encouragent les autorités à mettre en œuvre toutes les mesures fiscales convenues dans le programme initial et celles nécessaires pour compenser le manque à gagner potentiel en 2021. A cet égard, il est important de mieux cibler les mesures d’aide aux Gabonais Economiquement Faibles.
Les services du FMI encouragent les autorités à donner la priorité à la viabilité de la dette et à la stabilité financière régionale plutôt qu’à l’expansion budgétaire dans leur recours aux nouvelles allocations de DTS, compte tenu notamment des risques liés à la pandémie et au recouvrement des recettes non pétrolières. L’augmentation des recettes pétrolières offre également la possibilité de reconstituer les réserves régionales.
Les perspectives d’une croissance forte, durable et inclusive reposent sur un assainissement budgétaire favorable à la croissance et des progrès constants dans la mise en œuvre des réformes structurelles. Les services du FMI encouragent les autorités à accélérer les réformes pour renforcer le secteur bancaire, améliorer l’environnement des affaires, favoriser le développement du secteur privé et protéger les populations les plus vulnérables. Par ailleurs, la mission recommande le renforcement de la coordination dans la mise en œuvre du programme ».