DIG/ L’agence de notation américaine Fitch Ratings a abaissé la note souveraine du Gabon, invoquant de fortes tensions de liquidité, creusées par des déficits budgétaires élargis, un accès de plus en plus restreint au marché régional de la dette, l’absence de financements concessionnels et des remboursements élevés.
Selon Fitch, la situation est aggravée par le resserrement du marché obligataire de la CEMAC, où la demande pour les titres gabonais s’est fortement affaiblie depuis fin 2024.
Plusieurs adjudications en 2025 ont enregistré des taux de couverture inférieurs à 50 %, tandis que les échéances de dette en monnaie locale atteindront 8 % du PIB en 2026.
L’agence anticipe un déficit budgétaire de 6,1 % du PIB en 2025, contre 3,7 % en 2024, dans un contexte de politique budgétaire expansionniste depuis le changement de régime en août 2023. Cette dérive devrait entraîner une accumulation d’arriérés, limitant davantage l’accès aux financements extérieurs officiels.
Fitch estime par ailleurs qu’un nouveau programme avec le FMI est peu probable, en raison de l’accumulation d’arriérés extérieurs, des choix budgétaires actuels et d’un environnement politique encore instable.
La dette publique devrait atteindre 80,4 % du PIB en 2025, puis dépasser 85 % en 2026-2027, bien au-dessus de la médiane des pays comparables. Dans le même temps, les réserves de change de la CEMAC ont reculé, réduisant la marge de manœuvre régionale.
Sur le plan économique, la croissance est attendue à 3,5 % en 2025, avant de ralentir à environ 2,7 % à partir de 2026, faute de financements suffisants pour soutenir les investissements structurants.
