DIG/ Malgré l’annonce de la reprise du travail à Addax Petroleum ce 16 avril 2018, la violation flagrante de la gabonisation des postes et du code du travail, les pratiques liées à la maltraitance, l’exploitation et la discrimination contre les employés nationaux, et l’emploi abusif et illégal de la main d’œuvre étrangère, sont autant des révélations scandaleuses que l’Onep et les employés du secteur pétrolier s’évertuent à dénoncer depuis des années.
L’Organisation nationale des employés du pétrole (Onep) et la direction générale d’Addax Petroleum Oïl & Gas (Apogg) ont finalement entamé les discussions sur les 11 points de préalables contenus dans le préavis de grève du 26 mars dernier.
L’ouverture de ces négociations s’est faite juste après que les deux parties aient trouvé un compromis sur le point relatif à la présence d’un représentant du groupe Sinopec, point indispensable au démarrage des échanges entre les deux parties.
Parmi les 11 préalables soulevés lors des discussions figurent les points n°4 du procès-verbal de conciliation partielle Addax-Onep du 24 avril 2015 portant « régularisation de l’emploi abusif et illégal de la main d’œuvre étrangère », et « l’octroi d’un bonus de bonne séparation en cas de vente des actifs de Sinopec dans Addax Petroleum », selon le compte rendu des discussions entre les deux parties dont notre rédaction a reçu une copie.
S’agissant de l’aspect de l’emploi abusif par Addax, le compte rendu indique que la filiale du groupe Sinopec, avec une main d’œuvre étrangère au nombre 34, enregistre près de 13,44%, dépassant ainsi le quota prévu par la législation en vigueur (10%).
Violations* Quant à l’illégalité de l’emploi, le document révèle que 9 expatriés sur les 34 sont en situation irrégulière pour défaut d’autorisation d’emploi. Alors que la direction générale avait nié pratiquer l’emploi abusif et illégal au sein d’Addax avant vérifications des autorisations d’emploi de la main d’œuvre étrangère.
Face à cela, les travailleurs ont exigé la cessation immédiate d’activité de la main d’œuvre étrangère en situation irrégulière et leur rapatriement conformément aux dispositions légales et réglementaires en République gabonaise. Et c’est à partir d’une vérification des autorisations d’emploi et les lettres de mission des employés expatriés en poste que l’administration, le syndicat et les membres du CPCES ont effectué ce diagnostic, indique le dit document en concluant que les deux parties ne sont pas accordées.
Concernant la réclamation d’un bonus de séparation par les employés, la direction générale affirme qu’elle ne discutera pas sur ce sujet tant qu’il n’y a ni vendeur ni acheteur, tout en reconnaissant la pratique de l’octroi d’un bonus en cas de vente des actifs, confirme le communiqué.
Toutefois en cas de vente des actifs, les salariés ont proposé l’octroi d’une enveloppe de 3% du montant de la vente, en souhaitant que cette valeur serve de plancher lors de discussions.
D.B.M