DIG/ Très critique sur le succès autoproclamé de l’emprunt obligataire de 458 milliards de francs contracté par le gouvernement sur les marchés financiers internationaux, l’analyste économiste Mays Mouissi a reçu des éléments contradictoires de la part du ministère de l’Economie et de la Relance.
En effet, dans une tribune libre largement diffusée sur les réseaux sociaux et intitulée « Gabon-Pourquoi le nouvel emprunt obligataire de 458 milliards XAF pose problème ?», l’analyste gabonais s’interroge sur les retombées positives de cette opération.
« Il parait évident que l’eurobond de 2021 n’est pas un si grand succès pour les finances publiques du Gabon puisqu’il accroit l’encours de la dette, en étend la maturité et augmente la charge financière qui absorbe une part sans cesse croissance du budget national », s’inquiète-t-il.
Piqué au vif et contacté par la rédaction du quotidien L’Union, le ministère de l’Economie n’a pas tardé à réagir sur la polémique suscitée par cet emprunt.
Taux d’intérêt
« S’agissant en premier lieu du taux d’intérêt de 7%, il est inopportun de comparer les années d’émission obligataire car les contextes des marchés financiers internationaux ne sont pas identiques.
« La situation des marchés financiers internationaux évoluent en fonction des conjonctures de l’économie mondiale. Il faut rappeler que cette opération intervient après la crise de la Covid-19, dont les effets sur l’économie mondiale 2021 se font encore ressentir.
Le taux d’intérêt de 7% relatif à la récente opération d’émission obligataire a été obtenu dans un contexte de marché assez trouble avec une hausse des taux précipités des autorités monétaires américaines.
Au moment du lancement de l’opération, les taux d’intérêt sur les marchés internationaux pour ce type d’émission pour les pays émergents se situaient autour de 7,5%. Le Gouvernement a pu négocier auprès des investisseurs pour abaisser ce taux à 7% contre 7,5% « .
Les raisons de la priorité du gouvernement
« La question du remboursement de la dette au détriment du financement des projets ne se pose pas. L’opération était prévue pour le remboursement exclusivement. Le financement des projets n’était pas prévu dans le cadre de cette opération pour laquelle le Gouvernement a obtenu le quitus du Parlement.
S’inscrivant dans le cadre de la stratégie nationale de la « stratégie de gestion active de la dette », cette opération d’émission permet ainsi de réduire, de manière conséquente, les risques de financement à court et à moyen terme dans un contexte financier et monétaire contraignant.
C’est sur la base de cet argument que le Parlement a donné l’autorisation au Gouvernement de lancer ladite opération. Aussi, il faut noter que le financement des projets prioritaires, dans la mise en œuvre du PAT, pour améliorer le quotidien des populations est une priorité.
La mobilisation des ressources auprès des partenaires techniques et financiers (FMI, Banque Afrique de développement, AFD, BDEAC, l’Union européenne, Banque mondiale etc. ) atteste bien les efforts consentis par le Gouvernement pour matérialiser ses engagements. Ex: PISE, Bassins versants, Transgabonaise etc ».
La crédibilité de la signature du Gabon
« Le succès de l’opération traduit la crédibilité de la signature du Gabon sur les marchés financiers internationaux. Cela s’explique concrètement par le taux de participation record à l’opération de rachat s’établissant à plus de 90% de l’encours résiduel ou 95% de l’encours original de l’instrument à échéance en 2024. Ce niveau de participation des investisseurs à l’opération de rachat est sans précédent sur le continent africain et dépasse de loin les attentes des banques chefs de file et du marché. Le Gabon est donc crédible auprès des bailleurs internationaux ».
( Source : L’Union)