DIG/ Avec une dette colossale de près de 7000 milliards de francs en constante évolution, le Gabon est t-il définitivement entré dans le cercle des pays africains très endettés malgré la richesse de son sous-sol ?
Dans un entretien accordé au quotidien L’Union, le Chef de mission du FMI pour le Gabon, Boileau Loko, donne son avis sur le niveau d’endettement du Gabon.
« Les analyses effectuées par nos services montrent que la dette publique du Gabon, exprimée en pourcentage du PIB, reste viable à moyen terme, mais les risques sont élevés.
Les tensions sur la liquidité sont considérables parce que le service de la dette représente une part importante des recettes et il subsiste des arriérés liés à la dette extérieure.
L’augmentation de la dette reflète l’impact de la pandémie mais aussi la validation d’important stocks d’arriérés de paiement intérieurs. La pandémie de la Covid-19 s’est traduite par une faible croissance économique, une augmentation des dépenses publiques en raison de l’accroissement des dépenses liées à la Covid-19, un creusement du déficit budgétaire et une augmentation de la dette publique.
Les autorités ont aussi audité et validé des arriérés de paiement intérieurs accumulés sur la période 2015-2020 contribuant pour environ 6.5 % du PIB au stock de la dette publique à fin 2020.
A l’avenir, il sera essentiel de régler à temps les obligations au titre du service de la dette, de prendre des mesures préventives pour atténuer les risques de refinancement des euro-obligations et d’adopter une stratégie crédible de gestion de la dette à moyen terme pour relever les défis posés par des besoins de financement élevés.
Une consolidation budgétaire ambitieuse et une stratégie d’endettement prudente telles qu’envisagées dans le cadre du nouveau programme MEDC seront essentielles pour placer la dette sur une trajectoire résolument descendante », a indiqué le représentant du Fonds.