DIG/ La question était presqu’inévitable. Et fort heureusement, elle n’a pas été éludée par le premier ministre japonais, Shinzo Abé, lors de la conférence de presse qu’il a animé, le 30 août 2019 en clôture de la 7e conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (Ticad VII).
A cette interrogation d’un journaliste : « Que pensez-vous des prêts massifs accordés par la Chine aux pays africains ? Ne craignez-vous un surendettement des pays africains vis-à-vis de la Chine ? Le Premier ministre japonais Shinzo Abe n’a pas fait dans la langue de bois en délivrant un message policé de mise en garde à ses homologues africains contre cette propension à l’endettement compulsif vis-à-vis de Pékin dont les nombreux financements ont permis, a-t-il reconnu, de doter plusieurs pays africains d’infrastructures de premier plan.
Néanmoins, selon lui, ces appuis financiers incontrôlés risquent d’entraver, à long terme, leur développement. Une position, a-t-il indiqué, partagée par les institutions financières internationales, lesquelles ont demandé à Pékin de jouer « pédale douce ».
Pour éviter un nouveau cycle d’endettement à l’Afrique, la stratégie du Japon est, à contrario de son puissant voisin asiatique, de privilégier, a-t-il indiqué, les investissements du secteur privé et des partenariats publics-privés de qualité plutôt que des financements publics au développement.
Dans le cadre de son partenariat avec le continent, Shinzo Abe veut encourager les entreprises nippones à investir davantage en Afrique. L’exemple du contrat conclu entre la multinationale Toyota et l’Etat ivoirien pour l’installation d’une usine de montage de véhicule devrait faire école.
Le premier ministre japonais a même proposé de mettre à disposition des pays africains des conseillers pour évaluer l’impact d’un projet sur leur niveau d’endettement.