DIG/ Les pressions exercées depuis plusieurs mois par le groupe de Travail de l’ONU sur la détention arbitraire ont finalement payés.
Relayés par les réseaux sociaux depuis le milieu de l’après-midi, l’ancien ministre du Pétrole, Etienne Dieudonné Ngoubou, a été mis en liberté provisoire sous caution ce vendredi 5 octobre 2018 par un juge d’instruction.
Une décision qui intervient à la veille du début du scrutin des élections couplées ( législatives et locales) et qui alimente toutes les supputations.
Selon l’un de ses avocats contactés par la rédaction de Direct Infos Gabon, Anges Kevin Nzigou, l’ex-monsieur pétrole du gouvernement doit sa libération aux actions multiformes du Groupe de travail de l’ONU qui auraient réussi à convaincre le parquet de la « nullité du dossier », notamment de la détention illégale et de l’état de santé critique du prévenu.
En détention préventive depuis le 12 janvier 2017, le procès Etat gabonais contre Etienne Dieudonné Ngoubou s’était ouvert, le jeudi 30 août 2018, au Palais de Justice de Libreville.
La Cour criminelle spéciale (CCS) présidée par la juge Paulette Ayo Akolly lui reprochant d’avoir détourné 5 milliards de francs CFA, lors de la gestion des contrats liés à la construction de deux centrales hydro-électriques, à Iboundji et Malinga, en 2014, quand il était ministre de l’Energie et du Pétrole.
Selon l’arrêt de renvoi devant la CCS, Etienne Dieudonné Ngoubou aurait utilisé des montages financiers frauduleux et aurait fait montre de l’inobservation des procédures en matière du Code des marchés publics pour détourner ces fonds. Les faits remontent aux années 2012 et 2013.
Pourtant, dans un avis rendu le 21 juin 2018, le Groupe de travail des Nations unies sur la détention avait pris fait et cause pour l’ancien ministre du Pétrole.
L’avis exhortait le gouvernement gabonais à « libérer immédiatement » le détenu et à lui accorder « le droit d’obtenir réparation sous la forme d’une indemnisation » tout en lui assurant « des soins médicaux appropriés et nécessaires ».
L’ex-ministre Ngoubou avait saisi le groupe de travail de plusieurs motifs de violation de ses droits. L’ancien ministre jugeait sa détention incompatible avec sa santé précaire. Il est notamment atteint d’un diabète de type II et d’une hypertension artérielle.
Les experts lui avaient donné raison, estimant que la détention était une exception et non la règle. Sur ce point, ils ont jugé que le gouvernement n’avait pas apporté d’information montrant qu’il avait tenu compte de cette situation.