DIG/ Et si le cafouillis et le désordre actuels constatés dans l’attribution, la délivrance des permis et l’exploitation aurifère à l’échelle nationale prenait sa source à la Direction générale des Mines où l’instabilité chronique des différents « DG » inquiète plus d’un.
L’exemple de cette entreprise gabonaise en dit long sur certaines pratiques ayant cours dans cette direction hautement stratégique du Ministère du Pétrole.
Selon les révélations du quotidien L’Union, la société gabonaise d’exploration et d’exploitation minière dénommée Gabon Gold Mining SA (GGM) affirme, documents à l’appui, s’être faite spolié ses permis de recherche et d’exploitation au profit d’une entreprise asiatique exerçant, dit-elle, en totale illégalité mais avec, le blanc seing de la direction générale des Mines, qui lui aurait délivré toutes les autorisations d’exercice d’exploitation.
En effet, l’opérateur gabonais indique être détenteur, depuis 2014, d’un permis de recherches dénommé « Prospect Ndangui Ouest (2014)» et deux permis d’exploitation d’or alluvionnaire dénommé « Or Lobi-lobi Iwembe(2016) » et « Or Mabé-mabé (2016) »dans la province de l’Ogooué Lolo.
Comme tous les opérateurs, l’entreprise (qui emploie une trentaine d’employés) est, depuis le 17 septembre 2018 en arrêt d’activités, suite à la mesure suspensive prise par le gouvernement sur le secteur.
Mais, à sa grande surprise, relate l’entrepreneur gabonais, ses permis vont être attribués à un autre opérateur.
« Le 26 juin 2020, nous avons saisi l’administration des Mines aux fins de contester et de demander l’annulation de l’arrêté n°000007 MPGHM/SG/DGMG du 17 mars 2020 portant attribution du permis d’exploitation minière à petite échelle pour l’or n°G7913 au bénéfice de la société Prestation Investissements et Compagnie (PIC) et Max Or Carat », indique le patron de GGM.
Mafia* Selon l’entreprise gabonaise, la délivrance de ce permis viole plusieurs dispositions du code minier. Notamment l’article 185 qui indique que « toute superposition de permis de recherche ou d’exploitation est interdite » ; « l’obtention d’un permis d’exploitation d’une mine à petite échelle est subordonnée au préalable à l’obtention d’un permis de recherche » (Art.116) ; et l’Art.117 qui souligne l’« obligation de fournir une étude d’impact environnementale ».
En janvier 2021, GGM dit avoir été alerté du déploiement d’équipements des entreprises PIC et Max Or Carat sur son permis.
«Une demande d’intervention et une plainte pour faire cesser ses troubles a été adressé par GGM à la DGR le 28 janvier 2021 ; le 15 mars 2021 au Directeur générale des Mines et de la Géologie et le 25 mars à la Direction générale de l’Environnement et de la Protection de la Nature», soutient l’entrepreneur gabonais.
Devant le silence gardé par l’administration, l’entreprise dit avoir saisi, le tribunal administratif de Koulamoutou aux fins de déclaration d’inexistence juridique du titre d’exploitation de la société PIC.
Mais malgré toutes ces démarches devant les autorités administratives et judiciaires, l’entreprise PIC et Max Or Carat serait depuis un mois en exploitation et production. Et cela, dénonce GGM, en toute illégalité, sans certificat de conformité environnementale, sans autorisation spéciale, sans convention avec la SEM, et employant une main d’œuvre illégale.
Joint depuis un mois par la rédaction du quotidien L’Union, la direction générale des Mines se refuse toujours à tous commentaires et explications sur ce dossier.
(Source : L’Union)