DIG / La Société d’Énergie et d’Eau du Gabon (SEEG) a lancé un appel urgent à ses abonnés le 23 novembre 2025 : régler leurs arriérés de facturation avant le 6 décembre 2025, sous peine de recours aux voies légales.
D’après les services internes à l’entreprise, cette dette s’élèverait à près de 100 milliards de FCFA
Derrière ce rappel se cache une crise structurelle qui dépasse le simple défaut de paiement.
Avec une créance clientèle devenue critique, la SEEG voit sa trésorerie s’assécher au moment même où la demande en eau et en électricité augmente.
Privée des liquidités nécessaires à l’exploitation, à la maintenance et aux investissements, l’entreprise publique peine, indique t-elle, à garantir la régularité des services essentiels — un paradoxe dans un pays où l’accès à ces biens est pourtant un enjeu majeur de développement.
Ce cri d’alarme révèle une double faiblesse : celle des usagers, souvent réticents ou incapables de payer, mais aussi celle du modèle économique de la SEEG, qui dépend trop peu de recettes fiables et trop de subventions implicites.
Le non-paiement n’est pas seulement une question de civisme — c’est un symptôme d’un système en déséquilibre.
En qualifiant ce délai de « rigueur », la SEEG tente de redonner du poids à la notion de responsabilité citoyenne.
Mais sans réforme structurelle — tarification juste, transparence sur l’usage des fonds, modernisation des infrastructures —, les appels resteront vains. La stabilité des services publics ne se décrète pas : elle se finance.



