DIG / L’affaire du navire Jacob H, initialement présentée comme un vol spectaculaire de plus de 50 000 tonnes de manganèse au port d’Owendo, cacherait en réalité une tentative d’extorsion à grande échelle.
Selon des documents et témoignages révélés par notre confrère GabonReview, le commandant du navire n’a pas « volé » la cargaison :
Il aurait fui une facture frauduleuse de 8,09 milliards de FCFA établie par la société SOTRASMAR (Société de Transport et de Services Maritimes) dirigée par le Gabonais Gabin Nicaise Yala.
Pourtant, le navire n’avait connu qu’une brève panne mécanique — une situation courante dans les ports — et n’avait besoin que d’une assistance technique mineure.
Or, Gabin Yala aurait facturé une somme supérieure à la valeur combinée du bateau (6 milliards) et de sa cargaison (800 millions).
Face à cette pression, et muni d’un Port Clearance officiel délivré par la douane gabonaise, le capitaine a choisi de quitter Owendo légalement.
Cette affaire met en lumière, indique t-on, les abus récurrents attribués à Gabin Yala, déjà cité dans d’autres cas similaires (notamment les affaires Cheval Blanc et Amilla en 2024), et soulève une question urgente : Comment un système portuaire censé attirer les investisseurs peut-il être détourné en machine à rançon ?
Derrière le mythe du « vol de manganèse », ce sont les pratiques opaques et les dérives individuelles qui risquent de faire couler la réputation maritime du Gabon.
