DIG/ Au cours de la restitution du rapport de Mays Mouissi relatif à « L’impact socio-économique d’Olam au Gabon entre 2010 et 2017 », le 29 mai 2018 à l’hôtel Radisson, l’économiste de formation, Jean Gaspard Ntoutoume Ayi, a passé au peigne fin les faiblesses du régime d’exonérations accordé à Olam.
Intervenant sur ce sujet, il déplore le non-paiement des impôts par l’opérateur Olam au regard de son poids dans l’économie nationale porté par la diversification de ses activités dans divers secteurs d’activités. Et il s’interroge comment le gouvernement va-t-il financer ses infrastructures à partir de ce modèle économique qui dispense les opérateurs économiques du paiement des impôts,
« Je disais qu’Olam c’est un salarié sur 5 dans le secteur privé au Gabon. Olam paie zéro impôt. Parce que même ce qui est présenté dans le rapport comme impôts payés par Olam, ce sont les impôts des salariés qui sont prélevés par Olam et reversés à l’Etat.
Mon métier m’a appris à dire que ce n’est pas forcément une mauvaise chose. Mais en fait quand on représente 20% du salarial, ça commence à faire beaucoup, parce que les impôts nous servent à construire les routes, et un certain nombre d’infrastructures », a-t-il expliqué en rappelant qu’il aurait souhaité que cette étude soit réalisée par une fondation indépendante et non pas un client d’Olam, Mays Mouissi.
Et d’ajouter : « Est-ce qu’on va avoir un modèle économique dans notre pays (et là je m’adresse aux gouvernants et non à Olam c’est une entreprise), où les entreprises ne payent plus les impôts ? », s’interroge t’il.
La nuance de Mays Mouissi sur la question* Cette position a été confortée par l’analyste économique, Mays Mouissi, qui a apporté, néanmoins, des nuances sur la problématique des exonérations. Allant dans cette logique, l’économiste préconise au gouvernement de revoir les taux et la durée des exonérations, d’une part. Et d’autre part, il recommande que des études soient menées pour déterminer si les entreprises industrielles et agricoles doivent bénéficier du même niveau des exonérations.
« Je trouve que sur le même modèle de l’impôt sur les sociétés, on aurait pu envisager quelque chose sur 10 ans. Mais 25 ans c’est trop, en étant entendu qu’on a un cycle sur l’importation agricole qui fait qu’à 25 ans de maturité, le palmier a déjà passé ces belles années.
Et donc l’Etat arrive en fin de cycle. Est-ce que c’est bon d’appliquer à une entreprise industrielle installée dans la zone de Nkok, donc qui commence à produire son bois tout de suite, la même durée d’exonérations qu’une entreprise agricole ? C’est des réflexions qu’on peut avoir », a-t-il souligné tout en précisant que la diversification de l’économie gabonaise doit passer par la diversification des revenus de l’Etat caractérisée par la collecte des impôts.
« Donc il serait bien de faire en sorte que la contribution fiscale des entreprises comme Olam et GSEZ, qui sont des entreprises importantes, c’est-à-dire, des mastodontes au niveau national, reflètent un minimum leur poids.
Je ne pense qu’il n’est pas sain que qu’on reste sur les huit prochaines années à 8 milliards de FCFA qui sont la contribution des employés. Il faut aussi qu’Olam participe à l’effort national en tant qu’entreprise », a t-il conclu.
D.B.M