DIG/ Une mission du Fonds monétaire international (FMI) dirigée par le chef de la délégation Boileau Loko a séjourné à Libreville du 7 au 16 novembre pour mener les entretiens relatifs à la troisième revue de l’accord élargi en faveur du Gabon au titre du mécanisme élargi de crédit (MEDC).
Après 10 jours de travaux, les experts du FMI se sont dits satisfaits des résultats obtenus par le Gabon dans le cadre du respect de ses engagements avec les bailleurs de fonds. Ce qui pourrait conduire à un nouvel appui financier.
« Le conseil d’administration du FMI pourrait examiner la troisième revue en décembre 2018« , a indiqué Boileau Loko.
La mission s’est accordée avec les autorités sur les mesures et les réformes à entreprendre pour continuer d’assainir les finances publiques tout en soutenant la croissance, préserver la stabilité extérieure et favoriser une croissance inclusive.
« L’activité économique se redresse : la croissance est estimée à environ 1,2 % en 2018, contre 0,5 % en 2017, bien que la production de pétrole ait été inférieure aux prévisions. L’inflation est montée à 3,4 % (moyenne sur 12 mois) en septembre 2018, en raison de la hausse des prix de l’alimentation et de la répercussion de l’augmentation des prix internationaux du pétrole. Les résultats budgétaires à fin septembre ont été meilleurs que prévu, les recettes non pétrolières étant supérieures à l’objectif », a indiqué le chef de la délégation Boileau Loko.
Selon les services du Fond, l’année 2019 devrait confirmer la reprise économique du pays malgré une conjoncture internationale qui s’annonce difficile.
« La reprise devrait s’affermir en 2019 et les perspectives à moyen terme restent prometteuses, avec une projection de croissance du PIB de 3,1 % en 2019 et 5 % à moyen terme. Parmi les risques entourant les perspectives figurent l’absence de mise en œuvre de la consolidation budgétaire prévue, un ralentissement de la croissance mondiale et un durcissement prononcé des conditions financières mondiales », a souligné Boileau Loko.
Les services du FMI ont également salué les efforts que les autorités déploient pour améliorer l’exécution du programme depuis la deuxième revue.
La plupart des cibles fixées pour fin septembre 2018 ont été atteints, ont-ils indiqué.
« La majorité des réformes structurelles appuyées par le programme ont été mises en œuvre, bien qu’avec certains retards. La consolidation budgétaire demeure une priorité du programme. La mission a noté que les autorités sont déterminées à mettre en œuvre toutes les mesures essentielles qui figurent dans la loi de finances rectificative 2018 afin d’atteindre l’objectif de déficit budgétaire à la fin de l’année. La politique budgétaire pour 2019 vise à continuer d’accroître les recettes non pétrolières, à maîtriser la masse salariale et à améliorer la composition des dépenses publiques afin de créer un espace pour les dépenses sociales et les dépenses d’investissement qui sont prioritaires », a fait remarqué Boileau Loko.
La délégation du Fonds mission a aussi noté avec satisfaction que les autorités gabonaises sont déterminées à agir de manière à préserver la stabilité monétaire de la région.
Il s’agit de poursuivre l’assainissement des finances publiques et de prendre des mesures tangibles pour renforcer le respect de la réglementation des changes, notamment en ce qui concerne le rapatriement des recettes d’exportations, qui constitue une mesure cruciale pour reconstituer les réserves de change de la BEAC.
Rappel* Le 19 juin 2017, le conseil d’administration du FMI a approuvé en faveur du Gabon un accord élargi d’un montant de 464,4 millions de DTS (environ 642 millions de dollars, soit 215 % de la quote-part du Gabon au FMI) au titre du mécanisme élargi du crédit à l’appui du programme de redressement économique à moyen terme du pays.
Le gouvernement a déjà reçu 552 milliards de francs au total pour l’exercice 2017 ( Mai-Décembre) de la part des bailleurs de Fonds (FMI, Banque mondiale, BAD et AFD).
La deuxième revue du programme s’est achevée le 1er août 2018 avec le décaissement d’une somme supplémentaire de 56 milliards de francs (100,2 millions de dollars).