Dans son nouveau rapport sur «Les perspectives de l’économie mondiale», le FMI a fait remarquer que le nombre de travailleurs qualifiés quittant l’Afrique subsaharienne augmente rapidement et constitue une véritable «fuite des cerveaux» qui pénalise le développement du continent.
L’institution estime que le nombre de ces travailleurs qualifiés attirés par les chants des sirènes dans les pays développés pourrait bondir de 7 millions en 2013 à 34 millions en 2050.
«L’immigration de jeunes travailleurs qualifiés fait peser un lourd tribut à une région au capital humain déjà rare», s’alarme l’institution, qui note cependant que les transferts des diasporas aux proches restés au pays constituent une source importante de devises et de soutien à la consommation locale.
Sur un autre plan, dans son rapport le FMI prévoit désormais une croissance de 1,4% du PIB de la région en 2016, soit 0,2 point de pourcentage de moins que dans ses dernières estimations publiées en juillet dernier, contre 3,4% en 2015. Pour 2017, l’institution table sur une croissance de 2,9% en Afrique subsaharienne, soit 0,4 point de moins que les précédentes prévisions de juillet.
La région pâtit essentiellement de la baisse du régime des deux premières économies africaines. Le Nigeria, devrait en effet enregistrer un recul de 1,7% de son PIB en 2016, selon le FMI, en raison de la baisse de sa production de pétrole, des coupures d’électricité et du manque de confiance des investisseurs.
La croissance de l’Afrique du Sud, qui a reconquis son rang de première économie africaine, devrait être presque nulle (0,1%) en 2016 puis de 0,8% en 2017, en ralentissement par rapport à 2015 (1,3%).
Le FMI souligne cependant que plusieurs pays dont les économies ne sont pas très dépendantes des matières premières comme la Côte d’Ivoire, l’Ethiopie, le Kenya ou le Sénégal, profitent du développement de leur classe moyenne et de la hausse des investissements et devraient afficher cette année des taux de croissance supérieurs à 5%.