DIG / Les Fonds de souveraineté du Palais du bord de mer vont être réduites de 100 milliards de francs CFA en 2026.
Après le tollé général sur l’introduction controversée de la taxe forfaitaire d’habitation, le Vice-président du gouvernement, Henri-Claude Oyima, en charge de l’Economie et des finances, a justifié cette décision devant les parlementaires par la volonté « de dégager une marge budgétaire pour renforcer les dépenses à caractère social et de mieux couvrir d’autres priorités nationales ».
Selon notre confrère Le Confidentiel, ce « revirement à 180 ° » intervient, en réalité, après une forte controverse soulevée par l’annonce d’une augmentation des dépenses de souveraineté (passant de 30 milliards de FCFA en 2025 à 156 milliards de FCFA dans la loi de finances 2026, soit une hausse de 420 %).
Il illustre les contraintes budgétaires croissantes auxquelles fait face l’État gabonais, confronté à une dette publique en forte hausse — désormais supérieure à 8 600 milliards de FCFA.
Initialement conçu comme un outil stratégique pour stabiliser les finances publiques, financer des projets d’intérêt national ou répondre aux chocs économiques, le Fonds subit désormais des prélèvements destinés à couvrir des dépenses courantes ou des engagements urgents.
Cette ponction soulève des interrogations sur la soutenabilité des finances publiques et la capacité de l’État à honorer ses obligations sans compromettre ses réserves stratégiques.
Dans un contexte de transition institutionnelle, cette réduction interpelle les acteurs économiques et les citoyens sur la transparence de l’usage des ressources publiques et la nécessité de rééquilibrer les priorités budgétaires.
Alors que des voix au sein de la société civile et de l’Assemblée de la Transition appellent à davantage d’investissements sociaux et à une gestion rigoureuse des deniers publics, le recours aux fonds de souveraineté comme « amortisseur » ponctuel pourrait bien devenir un symptôme de l’urgence financière — et non un choix stratégique.



