DIG/ Alors que le gouvernement impose une stricte discipline budgétaire — avec un projet de loi de finances 2026 marqué par un déficit de 15 % du PIB et une dette publique en hausse — les révélations sur les rémunérations au sein de Gab-Pêche font grincer des dents.
Selon un document ayant fuité sur les réseaux sociaux mais confirmé par des sources internes, la masse salariale du directoire de l’entreprise est établie à 16,5 millions de francs par mois, soit 198 millions de francs par an pour 28 salariés.
Une somme jugée disproportionnée, estiment certains, pour une entité encore en phase de structuration, dont les résultats concrets restent à démontrer.
Cette situation intervient dans un contexte de crise de confiance au sein du secteur halieutique.
En effet, des coopératives de pêcheurs dénoncent des contrats léonins, une volatilisation des recettes et un manque criant de transparence.
La ministre en charge de la Pêche, Laurence Ndong, n’a pas encore réagi publiquement alors que la polémique grandit :
Comment justifier de tels niveaux de rémunération dans une société publique, alors que l’État appelle à la sobriété, gèle les recrutements et peine à payer les salaires des fonctionnaires ?
Au-delà de la question morale, c’est la gouvernance des entreprises publiques qui est remise en cause.
En période de surendettement et de restriction budgétaire, chaque franc compte — et les Gabonais attendent plus de cohérence entre les discours et les pratiques.
