DIG/ A l’instar de la Banque mondiale, la Banque africaine de développement (BAD) ne partage pas l’optimisme affichée par le ministère de l’Economie et des Finances concernant les perspectives de croissance du Gabon.
Selon l’institution bancaire panafricaine, le Gabon devrait connaître un ralentissement économique, avec des taux de croissance projetés à 2,4% en 2025 et 2,2% en 2026, en raison de la baisse de la production pétrolière (–2,1% et –4,7% respectivement) liée à la maturation des gisements.
Le PIB non pétrolier devrait en revanche augmenter grâce au dynamisme des secteurs agricole (bois et huile de palme), minier (manganèse), des BTP, et de la demande intérieure.
« Les mesures anti-inflationnistes permettront de contenir l’inflation à 1,7% en 2025 et 2,3% en 2026. Le déficit budgétaire se creusera avec la hausse des dépenses publiques et la baisse des recettes pétrolières. L’excèdent courant s’amenuisera à 4,7% en 2025 et 3,2% en 2026.
Ces perspectives pourraient être compromises par la baisse de la demande et des prix des principaux produits exportés en liaison avec les tensions sur le commerce international, les perturbations logistiques liées au déficit et à la dégradation des infrastructures, et la détérioration de la situation budgétaire. L’adoption de mesures de consolidation budgétaire et une meilleure allocation des ressources en faveur des investissements productifs devraient contribuer à atténuer ces risques », indique la BAD dans son rapport pays sur « Les perspectives économiques en Afrique 2025 ».
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Selon la BAD, le capital du Gabon est sous-exploité au regard des potentialités du pays (couvert forestier de 88%, faible transformation et diversification des exportations, 800 km de façade maritime).
Les rentes liées aux ressources naturelles représentent 18,5% du PIB, dont 84% émanant du pétrole et 14% des forêts. En 2024, le secteur pétrolier comptait pour 46% des recettes fiscales et le taux de pression fiscale hors pétrole était de 17,6% du PIB hors pétrole.
Le poids important des dépenses de fonctionnement (110,1% des recettes fiscales en 2024) réduit l’efficacité de ces ressources en termes de développement.
« Pour tirer profit de son capital, le Gabon devrait (i) valoriser et diversifier son capital naturel à travers le développement des chaînes de valeur et l’exploitation d’autres atouts (crédits carbone, écotourisme, etc.), (ii) améliorer l’environnement des affaires en investissant dans les infrastructures de transport, énergétiques et de logistique, le capital humain, le développement financier, et les ZES (iii) améliorer la gouvernance (notamment à travers la lutte contre la corruption et la formalisation des entreprises ), et (iv) développer le système statistique pour l’intégration du capital naturel dans le PIB », souligne l’institution bancaire.




