DIG/ L’entêtement du gouvernement à vouloir garder confidentiel sa gestion des fonds Covid décaissés par les bailleurs de fonds a finalement des répercussions inattendues.
Lors de sa conférence de presse, du vendredi 20 mai 2022, sanctionnant la fin de sa mission d’évaluation d’une semaine au Gabon (12 au 20 mai), le Chef de la délégation du Fonds, Boileau Loko a annoncé la suspension des décaissements du Fonds au profit du Gabon.
En effet, en juillet prochain, l’accord conclu avec le Gabon en juillet 2021 sera examiné par le conseil d’administration du FMI afin de déterminer si l’institution peut débloquer un second décaissement de 124 milliards de francs CFA (200 millions de dollars).
« Nous n’irons pas au conseil d’administration si les deux actions que nous avons demandées ne sont pas réalisées. La première action concerne la publication du rapport sur la gestion des fonds COVID-19″, a indiqué M. Loko.
Au plus fort de la pandémie de nouveau coronavirus, Libreville a bénéficié de la part des bailleurs de fonds d’importants financements pour mieux lutter contre ce virus.
Le FMI exige également que le gouvernement gabonais justifie, via un auditeur indépendant, l’utilisation de ces fonds durant les années 2020 et 2021. Le Gabon a confié l’audit de ces fonds au cabinet d’expertise comptable Deloitte.
« La mission a salué la décision des autorités de publier le rapport d’audit des dépenses liées à la pandémie de la COVID-19, et de finaliser l’arrêté sur la publication des noms et nationalités des bénéficiaires effectifs des marchés publics. Le gouvernement nous a assuré que ce rapport sera publié dans les prochains jours », a poursuivi M. Loko.
« Ce sont des mesures qui sont très fortes, mais elles participent à la transparence », a-t-il insisté.
Le 28 juillet 2021, le Gabon et le FMI avaient conclu un accord au titre du mécanisme élargi de crédit (MEDC) pour un montant global de 553,2 millions de dollars sur trois ans (320 milliards de francs).
Depuis, le Gabon a eu droit à un décaissement d’environ 115 millions de dollars pour un appui budgétaire, rappelle-t-on.
