Gabon : Le retour en force des sacs plastiques…après le départ de Mays Mouissi

DIG / Malgré l’interdiction formelle des sachets plastiques non biodégradables, entrée en vigueur en septembre 2025 sous l’impulsion de l’ancien ministre de l’Environnement, Mays Mouissi, le plastique fait un retour remarqué dans le quotidien des Gabonais.

À Libreville, notamment, le relâchement est palpable. Si les grandes surfaces continuent de jouer le jeu en proposant des alternatives biodégradables, le constat est tout autre dans le commerce de proximité. Épiceries, boutiques de quartier et marchés informels distribuent à nouveau massivement les sacs en plastique traditionnels, au mépris de la réglementation.

Pour justifier ce revirement, certains commerçants évoquent l’existence d’une supposée « dérogation » accordée par la tutelle.

Une rumeur balayée d’un revers de main par le ministère de l’Environnement, qui martèle que l’interdiction reste stricte et qu’aucune exemption n’a été délivrée.

Fragilité des politiques publiques

Pour l’opinion publique et la société civile, la coïncidence est troublante : ce relâchement intervient quelques semaines seulement après le départ du gouvernement de Mays Mouissi.

L’absence de l’initiateur de la réforme semble avoir entraîné une baisse immédiate de la vigilance des contrôleurs de la DGCCRF et une décontraction des circuits de distribution informels.

« L’homme là est parti… Il n’est plus ministre », lâche avec un brin de moquerie une vendeuse de légumes ouest-africaine.

Une rhétorique reprise quasiment à l’unisson chez tous les détaillants que notre rédaction a interrogé.

Au-delà des conséquences écologiques immédiates (caniveaux obstrués, pollution marine), il met en lumière une faille systémique : la fragilité des politiques publiques lorsqu’elles reposent sur la volonté d’un seul homme plutôt que sur des institutions fortes.

Pour être pérenne, la lutte contre la pollution plastique nécessite un ancrage institutionnel profond et des contrôles constants, indépendamment des remaniements ministériels.

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La Redaction

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