DIG/ Malgré les nombreux appuis et aides multiformes des bailleurs de fonds et autres partenaires au développement, le Gabon peine toujours à réduire ses dépenses alimentaires qui, curieusement, ne faiblissent pas.
En effet, notre pays importe chaque année pour 400 milliards de francs de produits alimentaires.
Pour le ministre de l’Agriculture, Biendi Maganga Moussavou, « cette situation est insoutenable, du fait de la pression qu’elle exerce sur nos réserves de change et donc sur nos équilibres monétaires », a t-il confié dans un entretien accordé le 6 juin au quotidien L’Union, esquissant, par la même occasion, des pistes de solution envisagées par le gouvernement.
« Nos importations en produits alimentaires croissent chaque année de 11% en moyenne, et financent les économies, c’est-à-dire les emplois et la croissance des pays qui nous approvisionnent.
Cette situation est insoutenable, du fait de la pression qu’elle exerce sur nos réserves de change et donc sur nos équilibres monétaires. De même, elle réduit la marge de manœuvre de notre pays en terme d’investissements domestiques, notamment dans la mise œuvre du PSGE ».
Que faire alors ?
« Une seule solution, substituer aux importations une production locale diversifiée et structurée. Pour y parvenir, il faut la mobilisation de l’ensemble des acteurs locaux (gouvernement, producteurs, transformateurs et distributeurs) autour de cet objectif commun.
Noter que nous avons au Gabon, l’expertise agro-industrielle qui peut nous permettre de parvenir à un résultat pérenne. A savoir : mobilisation des ressources, mise en place d’un environnement propice au développement de l’offre locale.
A ce sujet, un Haut conseil de l’investissement devrait se tenir au premier trimestre de l’année 2019, pour fixer les rôles de chacun des acteurs dans cette nouvelle dynamique.
Effectivement, ces importations s’élèvent à 400 milliards de nos francs. Mais si l’on examine dans les détails le profil de nos importations, on observe que trois produits, à savoir le riz (90 000 tonnes), la viande de volaille (150 0000 tonnes) et la viande de porc (15 000 tonnes) constituent plus du tiers de ces importations.
Donc, si nous voulons baisser nos importations, il faut absolument que nous arrivions à produire ces denrées dans notre pays.
C’est pourquoi, dans le processus d’identification de nouveaux partenariats, nous avons mis un accent particulier sur ces trois filières. Nous avons obtenu des retours positifs de la part de la BADEA et de la BDEAC.
Sur ce point précis, je tiens à réitérer notre volonté d’associer à notre démarche tous les partenaires locaux qui exercent dans la production et la grande distribution, et qui ont pour certains une expertise avérée dans la gestion de cette problématique.
Je pense notamment au Groupe SAN Gel, Smag ou Ceca-Gadis. Ainsi, dans le cadre de la structuration des chaînes de valeur de viande de porc et de volaille, nous envisageons la mise en place de projets en PPP, relatifs aux infrastructures d’abattage, de transformation et de conservation ».